Chiens de faïence
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Tendues depuis la fin des années 1990, les relations entre l’Ouganda de Yoweri Museveni et le Rwanda de Paul Kagamé – autrefois alliés – ne semblent pas en voie d’amélioration. Si le gouvernement de Kampala reproche à celui de Kigali d’avoir, il y a quelques mois, laissé transiter sur son territoire l’opposant Kizza Besigye, alors recherché par la police ougandaise, celui de Kigali formule à l’encontre de son voisin des griefs autrement plus graves.
Kampala est en effet devenu une sorte de plaque tournante régionale pour nombre d’ex-« génocidaires » rwandais en cavale, ainsi que pour des dissidents de l’Armée patriotique rwandaise (APR) et du FPR, le parti au pouvoir à Kigali. Certains d’entre eux bénéficient de passeports diplomatiques ougandais, alors que d’autres font la navette entre l’Ouganda et les maquis de l’est de la RD Congo, près de la frontière rwandaise, où sévissent encore une dizaine de milliers d’ex-miliciens Interahamwes et de membres des ex-FAR (l’armée rwandaise au temps d’Habyarimana).
« Je ne suis pas au courant ! » s’est exclamé Museveni lors d’une récente rencontre bipartite, avant de demander qu’on lui fournisse les preuves de cette présence. Les autorités rwandaises, qui ont aussitôt fait parvenir à Kampala les documents nécessaires, affirment n’avoir reçu aucune réponse. À l’évidence, Museveni, qui se targuait de posséder la meilleure armée de la région, n’a toujours pas pardonné à Kagamé l’humiliation subie par ses troupes à Kisangani, en 1999 et 2000. À trois reprises, celles-ci avaient été battues par l’APR, laissant sur le terrain plusieurs centaines de morts.
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