Bilan africain d’une année difficile
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Tout au long de l’année 1965, les Africains et le Tiers Monde auront découvert une Amérique redoutable qui pilonne de bombes le Nord-Vietnam, matraque à Saint-Domingue, expédie des surplus alimentaires en Guinée ou en Égypte. Mourir ou se laisser protéger par la puissance occidentale, telle est l’alternative offerte par M. Johnson. Nous avons été « scientifiquement » préparés à l’idée de la guerre préventive que les États-Unis tiennent en réserve pour la Chine. Il suffit pour s’en convaincre de relire les diverses déclarations du secrétaire américain à la Défense, M. McNamara. […]
Aucune véritable révolution ne s’est déclenchée sur le continent africain. La libération des pays dépendants a marqué le pas. Le soutien aux peuples en lutte pour se délivrer du joug colonial est devenu un sujet mineur depuis que les rivalités se sont installées dans le camp des mouvements de libération, le nationalisme étant d’aventure exploité comme la voie d’une carrière. […]
Le rapide survol de l’année diplomatique africaine ne saurait faire oublier que les contradictions qui paralysent l’action de l’OUA sont comme un reflet de celles que connaissent les États au-dedans, qu’il s’agisse des régimes politiques ou des options économiques. La coexistence d’États modérés et d’États révolutionnaires, adoptant les uns une voie libérale de développement, les autres une voie socialiste, a posé plus de problèmes encore. Chez les premiers, la domination de l’économie par le capitalisme étranger, difficilement dissimulable, contraint à adopter des attitudes parfois équivoques sur le plan international. Il advient alors que la modération et le réalisme coïncident avec les exigences de la stratégie néocolonialiste et impérialiste. […] Chez les révolutionnaires, le zèle doctrinal, qui n’exclut d’ailleurs pas toujours certaines compromissions, procure sans doute aux leaders des satisfactions personnelles mais prive leur pays d’investissements étrangers.
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