Áznar dans la tourmente de Guantánamo…
Le 30 novembre, le quotidien El País a révélé que le gouvernement espagnol avait, dès le mois de janvier 2002, secrètement autorisé les avions de la CIA transférant des prisonniers vers Guantánamo à faire escale sur son territoire. À l’appui de cette information, le journal a publié plusieurs documents confidentiels (dont deux courriers de Miguel Aguirre de Carcer, le directeur général de la politique extérieure pour l’Amérique du Nord) qui démontrent que le gouvernement dirigé à l’époque par José María Áznar était largement impliqué dans ces transfèrements clandestins.
Conscientes du caractère peu légal de l’opération, les autorités avaient choisi une base militaire excentrée, celle de Morón, pour accueillir les vols de la CIA. Pour plus de discrétion, les escales avaient été administrativement transformées en « atterrissages d’urgence ». Enfin, certaines notes envisagent les difficultés juridiques qui pourraient survenir si l’un des prisonniers transférés se trouvait être détenteur d’un passeport de l’Union européenne.
Aux affaires depuis mars 2004, le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero affirme ne pas avoir été informé de l’existence d’un tel accord. Rien d’étonnant. Le 3 décembre, on a appris de source judiciaire que plusieurs de ces documents ultrasensibles avaient tout bonnement disparu des archives du ministère des Relations extérieures ! Entre 2002 et 2006, les avions à destination de Guantánamo ont fait escale à onze reprises en Espagne.
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