Quand Koné empêche Soro de dormir

Publié le 7 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Depuis le mois de mai et son assignation à résidence au Conseil de l’entente, à Ouagadougou, après son limogeage pour « indiscipline » de son poste de commandant de la zone militaire de Séguéla (600 km au nord d’Abidjan), Zakaria Koné est réduit au silence. Même ses portables ont été confisqués.
Mais, le 20 novembre, le mythique chef de guerre de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, trompant la vigilance de ses gardiens, a réussi à faire parvenir à plusieurs organes de presse burkinabè et ivoiriens une cassette audio dans laquelle il exhorte ses partisans à « continuer le combat » et accuse au passage Guillaume Soro de « trahison ». « Tôt ou tard, je reviendrai ! » promet-il.
Son appel n’est apparemment pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Dès le 24 novembre, les armes ont recommencé à crépiter dans le fief du personnage controversé, à qui l’on prête des pouvoirs « mystiques » et que ses hommes surnomment affectueusement « Djakis » ou « le Siguidanké ». Plusieurs dizaines de ses partisans ont donné l’assaut à la principale garnison de la ville, ?vidé l’armurerie et libéré une trentaine de leurs camarades, qui y étaient détenus depuis la mutinerie du 27 juin.
Celle-ci avait dégénéré en affrontements sanglants avec les hommes du commandant Issiaka Ouattara, dit « Wattao », chef d’état-major adjoint des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), patron de l’unité Anaconda et nouveau commandant de zone, dont les méthodes brutales avaient exaspéré jusqu’aux partisans de Zakaria les mieux disposés à son égard.
De l’avis de nombreux témoins, les incidents du 24 novembre ont été plus graves et meurtriers que les précédents. Officiellement, ils n’ont fait que onze morts, dont neuf dans les rangs des partisans de l’ex-« Com zone », mais des sources diplomatiques et onusiennes font état de « plusieurs dizaines » de victimes, la plupart abattues au cours des opérations de ratissage menées par les hommes de Wattao.
De nombreux partisans de Koné ont réussi à gagner la brousse avec leurs armes, ce qui fait craindre de nouveaux incidents. Des « spasmes », comme dit Soro. Mais cette tentative de banalisation ne trompe personne. Ne sachant comment neutraliser l’intenable « prisonnier » de Blaise Compaoré, les responsables des Forces nouvelles sont bel et bien inquiets.

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