Aoun adoubé par Assad

Publié le 7 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

Michel Aoun, l’un des dirigeants chrétiens libanais les plus populaires, a rencontré le 2 décembre, à Damas, le président syrien Bachar al-Assad. L’entretien, a indiqué l’agence de presse officielle syrienne Sana, a été « franc et ouvert ». L’objectif d’Aoun, aujourd’hui âgé de 73 ans, est clair : obtenir le soutien d’Assad aux élections législatives qui doivent avoir lieu avant juin. De très nombreux hommes politiques libanais ont pris le chemin de Damas depuis que les deux voisins ont décidé, en août dernier, d’établir des relations diplomatiques. Mais la démarche d’Aoun prend un intérêt particulier du fait qu’il a longtemps incarné la résistance à la Syrie. Elle est interprétée comme une preuve du maintien de l’influence syrienne au pays du Cèdre.
Maronite, général, commandant en chef de l’armée en 1984, co-Premier ministre en 1988, Aoun avait été contraint à l’exil en 1990, à la fin de la guerre civile, par l’armée libanaise. Il a passé les quinze années suivantes à Paris, à faire campagne contre Damas. Il est rentré à Beyrouth en 2005, après le retrait des troupes syriennes consécutif à l’assassinat du Premier ministre Rafic Harari, derrière lequel beaucoup ont vu la main de la Syrie, laquelle a toujours nié toute implication. L’accord d’Aoun avec les autres éléments anti-Syriens n’a pas duré, et le général s’est rapproché du Hezbollah, soutenu par Damas et Téhéran. Il a certainement même contribué au renforcement des positions du mouvement chiite. Lui-même n’en a pas tiré le parti espéré, car il n’a pas accédé à la présidence de la République. Il a cependant maintenu son alliance avec le parti de Hassan Nasrallah et s’est même rendu pour la première fois, en octobre, à Téhéran, où il s’est entretenu avec le président Mahmoud Ahmadinejad.

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