Trafics helvétiques en Angola et au Nigeria
Le rôle de la Suisse comme centre névralgique dans les affaires de détournement de l’argent du pétrole africain vient d’être une nouvelle fois mis à jour.. par une ONG suisse. La société Trafigura, basée en Suisse, est notamment soupçonnée d’avoir facilité la sortie illégale de devises d’Angola.
C’est une affaire qui fait grand bruit. Un rapport publié le 3 février par La Déclaration de Berne, une ONG helvète, met en évidence des liens étroits unissant la société de négoce Trafigura, basée en Suisse, à des personnalités proches du pouvoir angolais. Le général Leopoldino Fragoso do Nascimento, alias « Dino », se retrouve ainsi, à travers un écheveau de sociétés offshore (Suisse, Singapour, Bahamas, îles Vierges britanniques), dans l’actionnariat de DTS Holdings, une entreprise détenue en partie par une filiale de Trafigura. Or DTS Holdings a signé avec Luanda, en 2009, un contrat d’échange (pétrole brut contre carburant) estimé fin 2011 à 2,5 milliards d’euros. Ce type de montage, complexe et bien souvent destiné à sortir illégalement des devises du pays, est dans le collimateur des États-Unis et de l’Union européenne, qui souhaitent légiférer afin que les sociétés installées sur leur territoire fassent preuve de plus de transparence.
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Greenpeace et Amnesty International accusent Trafigura
Nigeria : l’essence du scandale
La Suisse, centre névralgique
La Suisse apparaît une fois de plus comme le centre névralgique des détournements de l’argent du pétrole africain. En octobre 2012 déjà, le Nigeria s’est tourné vers les autorités helvétiques pour l’aider à enquêter sur une longue liste de petites sociétés nigérianes liées à d’importantes firmes de négoce suisses. Contacté par Jeune Afrique, l’Office fédéral de la justice indique avoir ouvert « une enquête préliminaire sur la recevabilité de cette demande » et attendre « des éléments de précision de la part du Nigeria ». Abuja estime à 5,2 milliards d’euros les sommes détournées entre 2009 et 2011.
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