Cap au Sud pour le Lucernaire
Publié le 7 novembre 2004 Lecture : 1 minute.
Considéré comme un lieu culturel important de Paris, le Lucernaire, centre national d’art et d’essai situé dans le 6e arrondissement de la capitale française, a été racheté en août par les éditions l’Harmattan, qui entendent en faire un relais vivant du livre. L’éditeur parisien a fait cette acquisition dans le but de « diversifier sa vocation et de s’ouvrir au monde du spectacle », comme l’a indiqué Denis Pryen lors de la conférence de presse organisée le 27 octobre 2004. Si le directeur de l’Harmattan déclare ne pas bouder les subventions de l’État, il tient au statut de « théâtre privé » du Lucernaire et compte financer ses activités en recourant à la méthode qui fait l’originalité de sa maison : une autogestion permettant de recycler les recettes au profit de la création. Pour ce qui est de la programmation culturelle, elle est confiée à Jean-Paul Chagnollaud, professeur d’université et directeur de la revue Confluences Méditerranée, ainsi qu’à un « comité de pilotage » de cinq membres dont le dramaturge Vincent Colin, l’écrivain Fawzia Zouari et l’universitaire Bruno Péquignot.
Évitant tout effet d’annonce, Jean-Paul Chagnollaud s’est prononcé pour un changement dans la continuité. Les habitués du Lucernaire continueront donc à avoir droit aux 1 500 représentations théâtrales par an, ainsi qu’au programme cinéma. Mais s’y ajouteront les « Débats du Lucernaire », en collaboration avec Le Monde diplomatique, ainsi que le « Café littéraire », dont la vocation est de faire rencontrer les écrivains et leur public.
Plus novateur encore est l’intérêt affiché par la nouvelle direction pour les pays du Sud, et notamment l’Afrique subsaharienne, une préoccupation qui s’inscrit dans la ligne éditoriale de l’Harmattan. Denis Pryen avait naguère trouvé ce slogan pour sa maison d’édition : « Nous publions des livres dont Bernard Pivot ne parlera jamais ! » Il s’enorgueillit désormais de programmer des cultures dont le Paris des spectacles se préoccupe rarement.
