Bye-bye, Powell ?

Publié le 7 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

De tous les proches collaborateurs de Bush au cours de son premier mandat, celui dont le départ paraît le plus probable est le secrétaire d’État Colin Powell. L’hypothèse de son retrait, volontaire ou non, a d’ailleurs déjà été évoquée à au moins deux reprises. D’abord en août 2002, quand il s’est opposé au vice-président Dick Cheney dans le débat sur le conflit israélo-palestinien et sur l’Irak. Puis, au mois de septembre dernier, dans un quotidien aussi sérieux que le Washington Post et un magazine aussi in que le
Gentlemen’s Quaterly.
Comment se fait-il que Powell ait été maintenu à son poste alors qu’il s’est trouvé en désaccord avec son président ou désavoué par lui sur à peu près tous les sujets
importants, de la Corée du Nord aux rapports avec les Nations unies et à l’invasion de l’Irak ? Servirait-il d’indispensable caution noire et « libérale » ?
C’est sur l’Irak, bien sûr, qu’il a été contraint d’avaler sa plus grosse couleuvre. À la face du monde. En février 2003, c’est lui qui a été chargé par Bush de présenter devant le Conseil de sécurité de l’ONU le dossier censé convaincre les sceptiques et les hésitants de la réalité de la menace représentée par Saddam Hussein et ses armes de destruction massive. On le sait à présent, même à Washington : tout cela était bidon. Marginalisé, mais bon soldat, Powell n’a pas quitté le navire en perdition du côté de Bagdad…
Que va-t-il faire si l’hypothèse de son départ du département d’État se confirme ? Même s’il a été opéré avec succès d’un cancer de la prostate, il déteste voyager, ce qui limite les possibilités. Ce fils d’émigrants jamaïcains, aujourd’hui âgé de 67 ans, fut
conseiller de Ronald Reagan pour la sécurité nationale, puis chef d’état-major interarmes
de George Bush père. En 1996, il faillit être candidat (républicain) à l’élection
présidentielle. On peut donc fort bien imaginer qu’il se consacre à la rédaction du second tome de son autobiographie, L’Enfant du Bronx (Odile Jacob, 1995). À moins qu’il ne prenne la difficile succession de James Wolfensohn à la tête de la Banque mondiale.

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