Zone franc à la peine

Publié le 7 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Publié le 3 octobre, le rapport annuel de la Banque de France sur la zone franc fait état d’un ralentissement de la croissance économique dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En 2006, le taux de croissance des deux zones s’est élevé à 3,1 %, contre 3,9 % en 2005, soit un niveau nettement inférieur à la moyenne subsaharienne, qui s’établit à 5,5 %.
La régression est plus sensible en zone UEMOA (de 4,1 % à 3 %) qu’en zone Cemac (de 3,7 % à 3,2 %). Recul des récoltes de cacao et d’arachide, stagnation de la production cotonnière, irrégularités des approvisionnements en électricité expliquent en partie cette évolution. Le cas de la Côte d’Ivoire (où la croissance a péniblement atteint 1,2 % en 2006) ainsi qu’un ralentissement marqué au Sénégal (de 5,3 % à 2,1 %) sont également en cause. En revanche, le rapport passe sous silence les effets négatifs de la parité fixe du franc CFA à l’euro sur la compétitivité à l’exportation. Les croissances solides du Mali (5,3 %), du Niger (4,8 %) et du Burkina (6,4 %) ont malgré tout contenu cette décélération.
En Afrique centrale, c’est le déclin de la production pétrolière, de 3,9 %, qui est le principal responsable. Au Gabon, le nombre de barils extraits a diminué de 10,5 % entraînant un fléchissement de la croissance économique à 1,2 % en 2006 contre 3 % en 2005. Au Tchad, la production de brut a baissé de 9,2 %, provoquant une récession de 0,7 % contre une croissance de 8,6 % un an auparavant. Les troubles politiques que connaît le pays ne sont pas étrangers à cette situation. En revanche, le Cameroun a amélioré ses performances (3,5 % en 2006 contre 2,2 % en 2005). Le Congo-Brazzaville et la Guinée équatoriale ont réussi à maintenir des niveaux de croissance soutenus (6,6 % et 5,3 % respectivement).
Seule satisfaction relevée par la Banque de France : la maîtrise de l’inflation. En 2006, elle s’est élevée à 3,8 % sur l’ensemble de la zone franc, contre 3,2 % en 2005. Ces niveaux sont sans comparaison avec le taux moyen en Afrique subsaharienne de 11,8 %. La performance se répète chaque année : sur la période 1997-2006, le taux moyen annuel est de 2,3 % en zone UEMOA et de 2,4 % en zone Cemac. L’ancrage du franc CFA à l’euro atténue l’impact de la flambée des cours des hydrocarbures sur les importations et assure la stabilité monétaire.

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