Pourquoi les cours baissent

Publié le 7 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

La chute des cours sera sans nul doute au centre des débats de la prochaine réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à Vienne, le 9 septembre. Comme à l’accoutumée, on devrait retrouver d’un côté les vieux ennemis de l’administration américaine, Vénézuéliens et Iraniens en tête, qui plaideront pour une baisse de la production afin de soutenir les prix. Et, de l’autre, ses alliés, notamment l’Arabie saoudite, qui prôneront la modération.
Quoi qu’il en soit, les automobilistes occidentaux, de moins en moins enclins à utiliser leurs véhicules, bénéficient déjà d’une baisse non négligeable du prix des carburants à la pompe. Alors que le baril de brut flirtait avec les 150 dollars au début du mois de juillet, il est, la semaine dernière, repassé sous la barre des 105 dollars. Ce qui confirme l’analyse d’Edward Morse, l’ancien secrétaire à l’Énergie adjoint de Jimmy Carter, aujourd’hui économiste en chef du cabinet Lehman Brothers, qui s’attend à l’éclatement de la « bulle » pétrolière avant Noël. Deux événements fortuits semblent conforter cette prévision.
1. Les infrastructures pétrolières américaines dans le golfe du Mexique semblent avoir été épargnées par le passage du cyclone Gustav ;
2. L’Irak et l’Angola (hors quota Opep) ont accru leur production, en août, de 240 000 barils par jour.
Ces facteurs baissiers s’ajoutent à la contraction de la demande des pays riches, victimes d’une croissance en berne (1,8 % pour les États-Unis, 1,3 % pour la zone euro). D’autre part, le regain de vitalité du dollar, remonté à 0,69 euro, son plus haut niveau depuis six mois, a fait perdre au pétrole une part de son attrait en tant que valeur-refuge. Enfin, les investissements considérables consentis par les grandes compagnies devraient se traduire par une augmentation des capacités de raffinage (13 millions de b/j à l’horizon 2013). Sans compter la mise en service programmée de nouveaux gisements en eau profonde et l’augmentation des capacités d’extraction de la Russie et de l’Arabie saoudite.
Bref, les cours pourraient repasser rapidement sous la barre psychologique des 100 dollars. « C’est un bon prix pour le baril », estime Chakib Khelil, président de l’Opep et ministre algérien de l’Énergie.

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