Les États-Unis à l’aube d’un renouveau ?

Publié le 7 septembre 2008 Lecture : 3 minutes.

A l’heure où les États-Unis, puissance dominante incontestée depuis la chute du mur de Berlin, semblent vivre les dernières années de leur suprématie, la formidable démocratie américaine continue de fasciner. Parce qu’elle bouillonne, surprend, intrigue. Parce qu’elle est capable du meilleur comme du pire. Dans sa livraison de septembre-octobre, La Revue pour l’intelligence du monde consacre de nombreuses pages au pays qui s’apprête à choisir – entre un héros du Vietnam tanné par les années et un jeune métis opposé à la guerre d’Irak – son prochain président.
Le démocrate Barack Obama parviendra-t-il, dans deux mois, à damer le pion au républicain John McCain ? Les collaborateurs de La Revue analysent la merveilleuse histoire de ce sénateur de l’Illinois qui a d’ores et déjà changé le visage du pays. « Derrière le séducteur se cache un organisateur hors pair qui a su s’entourer des meilleurs pour nourrir une Obamania bien orchestrée. Son incroyable ascension relève autant de la mise en scène people que d’un réel désir de changement », peut-on lire en introduction au dossier. Suivent une vingtaine de pages consacrées au candidat que le monde, dans son ensemble, souhaiterait voir élu. On y découvre les deux personnes – sa mère Stanley Ann et sa femme Michelle – qui ont compté dans sa vie et ne cessent de façonner sa manière d’être et de penser. L’une en lui offrant une très riche éducation, l’autre en lui apportant sa volonté sans faille et ses racines africaines-américaines. Ces deux femmes charismatiques, même si l’une d’elles n’est plus de ce monde, jouent un rôle central dans la légende en train de s’écrire.

Storytelling
Il n’aura échappé à personne que Barack Obama excelle à mettre en scène son propre parcours. Doué d’un réel talent pour l’écriture, il a commis deux livres – Les Rêves de mon père et L’Audace d’espérer – qui en disent long sur sa personnalité. On peut certes fustiger la mode du storytelling, consistant à raconter des histoires plutôt que de prendre le risque de se lancer dans la description détaillée d’un austère programme politique. Il n’empêche : La Revue livre une analyse pointue de l’homme qui transparaît à travers sa prose et, surtout, les anecdotes qu’il rapporte. Ce n’est pas tout : le dossier permet aussi d’en savoir plus sur l’entourage du candidat, ses réseaux d’influence, la manière dont il se prépare, sa culture, ses faiblesses

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La question raciale
Pour autant, les États-Unis ne se résument pas à une personne qui incarne une puissante volonté de changement. La question raciale reste une constante appelée à jouer un rôle essentiel dans l’élection de novembre. Avec une tribune intitulée « Comment je suis redevenue noire », l’éditorialiste au magazine en ligne OpenDemocracy, K.A. Dilday, revient sur des questions de vocabulaire qui trahissent des problèmes anciens et récurrents. À savoir : après s’être débarrassé de l’infamant « nègre », quel qualificatif choisir entre « afro-américain », « africain-américain », « noir africain » ou simplement « noir » quand on est noir ?
L’Amérique d’aujourd’hui, celle de George W. Bush, c’est aussi le pays où un adulte sur cent est en prison. C’est aussi le pays où le numéro un du renseignement national, John Michael McConnell, peut sans crainte justifier l’emploi de la torture du bout des lèvres. Mais l’Amérique d’hier, celle du démocrate Jimmy Carter, ce fut aussi celle des accords de Camp David, en 1978, et les espoirs de paix suscités alors au Moyen-Orient. La Revue revient sur les coulisses d’un conclave de treize jours entre irréductibles ennemis
Sur tous ces sujets et sur bien d’autres encore – les « leçons » de Nelson Mandela, l’avenir des géants de l’automobile, les kamikazes irakiens -, La Revue propose ses analyses.

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