Imad Moghniyeh, spectre et martyr
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Assassiné à Damas le 12 février, Imad Moghniyeh, le chef militaire du Hezbollah, continue de hanter les responsables de la sécurité, à Jérusalem. Les Israéliens n’ont jamais revendiqué l’attentat, mais tout indique que c’était leur uvre. Depuis vingt-cinq ans, les agents du Mossad (et leurs alliés occidentaux) recherchaient celui qui était considéré comme le cerveau des spectaculaires opérations des années 1980 et 1990, au Liban. Pour eux, Moghniyeh incarnait un danger permanent.
L’assassinat de Moghniyeh ne devrait pas rester sans réplique. Avec le Hezbollah, c’est la règle. La mort d’Abbas Moussaoui, en 1992, dans un raid de l’aviation israélienne, a été suivie par deux attentats meurtriers (plus de 100 morts), à Buenos Aires. Les responsables de l’organisation chiite libanaise ont d’ailleurs annoncé des représailles, « le moment venu ».
À Jérusalem, la menace est prise très au sérieux. Au début de septembre, Ehoud Barak, le ministre de la Défense, a révélé que « plusieurs très importantes opérations de terrorisme » ont été déjouées par le Mossad et a invité ses concitoyens à redoubler de vigilance, surtout à l’étranger. Les cibles étaient des institutions et des personnalités israéliennes et juives, dans le monde entier.
En attendant, le Hezbollah met le paquet pour célébrer le deuxième anniversaire de la guerre, victorieuse à ses yeux, de l’été 2006. Une grande exposition a été montée à Nabatiyé, la ville natale de Moghniyeh. À l’entrée, un immense portrait du « Commandant des deux victoires » (allusion à 2006 et à l’évacuation du Sud-Liban par les Israéliens, en 2000). Plus loin, un squelette portant casque et uniforme en lambeaux, sous cette inscription : « Le soldat israélien invincible. » Une salle abrite une armada d’engins israéliens endommagés ou carbonisés. Pour faire bonne mesure, une pièce est réservée à l’arsenal du Hezbollah. Le clou de l’exposition : un espace vitré où l’on voit le bureau de Moghniyeh avec ses stylos, son porte-documents, son téléphone portable, son fusil AK-47 amélioré « dont il ne se séparait jamais ».
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