Marocanité maternellement transmissible
La femme marocaine pourra enfin transmettre sa nationalité à sa progéniture née de père étranger. Jusqu’à ce jour, seuls les enfants de père marocain et ceux de mère marocaine célibataire ou mariée à un apatride avaient droit au passeport vert. Les autres pouvant bien entendu demander leur naturalisation – et se heurter dans 60 % des cas à un refus.
Cette réforme du code de la nationalité, qui n’avait pas été amendé depuis 1958, est l’une des principales dispositions annoncées par le discours royal, qui a force de loi, prononcé samedi 30 juillet à l’occasion du sixième anniversaire de l’intronisation de Mohammed VI. Demandée par la société civile depuis de nombreuses années et notamment depuis la réforme du code de la famille entrée en vigueur en février 2004, la transmission de la nationalité par la mère vient entériner l’égalité des époux proclamée par la nouvelle Moudawana.
La femme marocaine est, à l’instar de ses soeurs tunisiennes et plus récemment algériennes, enfin considérée comme une citoyenne à part entière. Cette réforme était d’autant plus nécessaire que le nombre de mariages mixtes est en forte croissance. Les plus cyniques se demanderont à quoi bon détenir un passeport chérifien quand 70 % des Marocains ne rêvent que de s’exiler. C’est oublier les tracasseries auxquelles se heurtent ceux qui sont nés sur une terre, y vivent, en parlent la langue mais restent soumis à la législation s’appliquant aux étrangers (interdiction d’occuper certaines fonctions, d’hériter de terrains agricoles, etc.). Comme le disait un plaisantin, il y a pire qu’avoir la nationalité marocaine, c’est de ne pas l’avoir !
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