Madani prend ses distances
L’ancien président du FIS (Front islamique du salut, dissous en mars 1992) est nettement plus politique que son second, Ali Benhadj. À sa sortie de prison, il a accepté de signer, le 2 juillet 2003, la notification d’interdiction d’activité politique et a promis de s’abstenir de toute déclaration publique et de prêche pendant cinq ans. Quelques jours plus tard, il demandait à Abdelaziz Bouteflika de lui accorder des facilités afin de se faire soigner à l’étranger. Chose qu’il a obtenue.
Dès son arrivée à Doha, capitale du Qatar, Madani accorde une interview à Al-Jazira, dans laquelle il s’en prend violemment au gouvernement algérien et annonce, tonitruant, une initiative pour la paix. Cette proposition ne reçoit que peu d’écho. Il revient à la charge une semaine plus tard et, sans dévoiler le contenu de son plan, assure que la présidence et l’armée algérienne en ont reçu copie. Démenti du ministère de la Défense. Quant à la présidence, elle se refuse à tout commentaire. Le flop est total, et Abassi Madani retombe dans l’anonymat. Il quitte Doha pour Kuala Lumpur. C’est donc de la lointaine Malaisie qu’il réagit, le 30 juillet, à l’enlèvement et à l’assassinat des deux diplomates algériens en Irak. Il condamne fermement l’acte « criminel » et explique le retard de sa réaction par son état de santé. Interrogé sur les propos tenus par son ancien bras droit, il se refuse de commenter la position d’Ali Benhadj, mais réitère sa condamnation de l’exécution d’Ali Belaroussi et d’Azzedine Belkadi. n
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