La semaine du 29 avril au 5 mai
11 SEPTEMBRE
Prison à vie
Après deux mois de procès, le jury d’Alexandria (Virginie) a rendu son verdict le 3 mai en condamnant Zacarias Moussaoui à la prison à vie pour complicité dans les attentats du 11 Septembre. Les jurés ont écarté la peine de mort, réclamée par l’accusation, la sanction n’ayant pas obtenu l’unanimité requise. C’est dans la prison de Florence (Colorado), de très haute sécurité, que Moussaoui devrait finir le reste de ses jours dans une réclusion quasi totale. Sa mère, Aïcha el-Wafi, compte demander qu’il purge sa peine en France, mais la requête a peu de chances d’aboutir. La peine incompressible n’existe pas dans la législation française.
ALGÉRIE
Journalistes graciés
Quelque 200 journalistes algériens ont bénéficié, le 3 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de la presse, d’une grâce présidentielle entraînant une extinction des poursuites dans des affaires d’offense et d’atteinte à corps constitué. Une mesure sans précédent depuis l’arrivée du président Bouteflika au pouvoir, en 1999, néanmoins accueillie avec réserve puisqu’elle ne concerne que les journalistes condamnés définitivement, et non ceux qui ont engagé une procédure d’appel. Elle intervient alors que la classe politique ouvre le débat sur la dépénalisation des délits de presse. Cette législation empoisonne les relations entre le chef de l’État et les médias indépendants.
ANGOLA
Le choléra avance
Selon Médecins sans frontières (MSF), en Angola, 24 322 personnes sont touchées par une vague de choléra, qui a déjà fait plus de 1 000 morts. Déclenchée mi-février, l’épidémie, qui serait l’une des pires que le pays ait jamais connue, semble se propager sur l’ensemble de l’Afrique australe. Luanda a débloqué 5 millions de dollars pour enrayer le développement de la maladie et mis en place un comité national de coordination.
DARFOUR
Rebelles divisés
Le 5 mai au matin, après des pourparlers à Abuja (Nigeria), la branche majoritaire de la principale faction rebelle soudanaise, l’Armée de libération du Soudan (ALS), a accepté de signer l’accord de paix avec Khartoum qui doit mettre un terme au conflit du Darfour (ouest du Soudan). De leur côté, une branche de l’ALS et le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) ont refusé. Ils demandent la création d’une région unique et autonome composée des trois États actuels du Darfour, un poste de second vice-président, une meilleure représentation dans les institutions nationales, l’indemnisation des victimes du conflit et l’octroi de 6,5 % du produit national soudanais à un fonds de développement du Darfour.
TERRORISME
Comptabilité macabre
Onze mille cent onze attaques terroristes qui ont fait 14 600 morts dans le monde en 2005. Tel est le bilan du rapport annuel du département d’État américain, rendu public le 28 avril à Washington. Comparés aux 651 attaques que comptabilisait le même document l’année précédente, les derniers chiffres témoignent d’une explosion. Mais celle-ci s’explique surtout par un changement de méthode de recensement. Contrairement à 2004, les 3 500 attaques en Irak, qui ont tué 8 500 personnes, ont cette fois-ci été incluses dans les calculs.
GRIPPE AVIAIRE
Abidjan réagit
Le gouvernement ivoirien a annoncé, le 4 mai, son intention d’abattre toutes les volailles vendues sur les marchés d’Abidjan après la découverte d’au moins trois foyers de grippe aviaire. Un plan d’indemnisation de 6 milliards de F CFA (9,2 millions d’euros) sera mis en place pour les commerçants concernés. Les autorités ont, par ailleurs, décidé de renforcer la surveillance épidémiologique et de prendre en charge gratuitement les personnes exposées. Les spécialistes craignent néanmoins une propagation de la maladie en zone sous contrôle des Forces nouvelles, où les services sanitaires sont particulièrement déficients.
hyundai
Patron en taule
Le 28 avril, les téléspectateurs sud-coréens ont pu assister en direct à l’arrestation du président de l’un des fleurons de l’industrie automobile nationale. Chung Mong-koo, patron de Hyundai, est accusé d’abus de confiance et de détournement de fonds pour un montant de 130 milliards de wons (122 millions d’euros). Le président du groupe Samsung est lui aussi aux prises avec la justice, pour avoir favorisé la succession de son fils à la tête de l’entreprise.
Grande-Bretagne
Blair puni
Les choses se corsent pour le Premier ministre britannique. Son gouvernement, après avoir essuyé une série de critiques pour diverses affaires – le vice-Premier ministre a notamment avoué une relation avec sa secrétaire – a été sanctionné par les urnes. Le 5 mai, les résultats des élections locales de la veille ont révélé la cuisante défaite des travaillistes, qui n’ont récolté que 26 % des suffrages, contre 40 % pour leurs adversaires de toujours, les conservateurs, emmenés par David Cameron. Tony Blair a réagi par un remaniement ministériel.
ISRAËL
Olmert investi
Le gouvernement israélien de coalition d’Ehoud Olmert a obtenu l’investiture du Parlement, le 4 mai, à une confortable majorité. Dans son discours, le successeur d’Ariel Sharon a présenté son programme, axé sur le retrait partiel en Cisjordanie et le maintien des blocs de colonies. « Les frontières définitives d’Israël délimiteront un territoire sensiblement différent de celui qui est contrôlé actuellement par l’État d’Israël », a estimé le chef du parti Kadima. Faute d’accord avec les Palestiniens, un règlement unilatéral sera imposé, a toutefois prévenu Olmert.
ÉGYPTE
Deux ans de plus !
Le 30 avril, le Parlement égyptien a approuvé la prorogation de l’état d’urgence pour une durée de deux ans. Raisons invoquées : les attentats de Dahab qui ont fait 18 morts le 24 avril ainsi que les violences entre coptes et musulmans. Durant la campagne qui a précédé la présidentielle de septembre 2005, le chef de l’État, Hosni Moubarak, s’était engagé à lever cette mesure en vigueur depuis l’assassinat du président Sadate, en octobre 1981. « L’état d’urgence ne met pas un terme au terrorisme, mais il facilite la tâche des forces de l’ordre pour protéger la patrie », a justifié le Premier ministre Ahmed Nazif.
MAROC
Non merci
Le Journal Hebdomadaire, titre phare de la presse indépendante marocaine, condamné par la justice du pays à une lourde amende de 3 millions de dirhams (273 000 euros) pour « diffamation », a décliné l’offre de Moulay Hicham. Le « Prince rouge », cousin germain de Mohammed VI et en froid depuis plusieurs années avec le Palais royal, avait proposé de payer l’amende pour aider à la survie de la publication. Son directeur, Aboubakr Jamaï, qui s’est dit très honoré de ce geste, a refusé l’offre, pour placer les censeurs face à leurs responsabilités. Et a admis que les jours de son magazine étaient peut-être comptés
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