La revanche de MTN
Publié le 7 mai 2006 Lecture : 1 minute.
Décidément, les télécoms africaines n’en finissent pas de déjouer les pronostics. À la faveur d’une opération géante, le sud-africain MTN a apporté un cinglant démenti à tous ceux qui vouaient le secteur aux investisseurs étrangers. Les dernières acquisitions semblaient pourtant leur donner raison. Il y a un an, le koweïtien MTC rachetait le panafricain Celtel pour 3,3 milliards de dollars. Il y a un mois, l’émirati Tecom DIG emportait, pour 2,4 milliards de dollars, 35 % du capital de Tunisie Télécom. Cette vague d’investissements venue du Moyen-Orient avait succédé à une autre, marquée par les incursions en terres africaines des français Vivendi et France Télécom, ou celles du britannique Vodafone.
MTN a renversé la tendance. C’est lui, l’africain, qui, cette fois, prend pied au Moyen-Orient. Le 2 mai dernier, au terme de négociations menées dans le plus grand secret, il a pris le contrôle d’Investcom pour 5,5 milliards de dollars – tous les records sont battus. Opérateur basé à Dubaï, jusqu’à présent propriété de la famille de Najib Mikati, ancien Premier ministre du Liban, Investcom est présent dans six pays d’Afrique (Bénin, Ghana, Liberia, Guinée, Guinée-Bissau, Soudan), mais aussi en Afghanistan, à Chypre, en Syrie et au Yémen. Grâce à quoi MTN se hisse sur la première marche du podium des télécoms africaines, ex-æquo avec l’égyptien Orascom Telecom, lui-même installé en Algérie, en Égypte et en Tunisie, ainsi qu’en Irak, au Pakistan et au Bangladesh.
Candidat malheureux à la reprise de Celtel, puis à la privatisation de Tunisie Télécom, entre autres visées mal ajustées l’année dernière, MTN faisait plutôt figure d’observateur dans la grande partie de Monopoly en cours. Il avait même été promis, selon une information circulant dans les couloirs du Johannesburg Stock Exchange, à un mariage avec Orange, la filiale de téléphonie mobile de France Télécom Le fer de lance du black-empowerment vient de mettre un point final à toutes les rumeurs le concernant.
