Lomé et l’avortement
Le Togo rejoint le cercle fermé des pays africains bénéficiant d’une loi libérale sur l’avortement. Le 22 décembre, le Parlement a abrogé un texte de 1920 qui ne l’autorisait que dans le cas où la vie de la mère était en jeu. Désormais, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est également possible pour toute femme enceinte à la suite d’un viol ou d’un inceste, ou lorsqu’il existe « une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité ». La loi prévoit cependant des peines de un à dix ans de prison ferme ainsi que des amendes de 500 000 (760 euros) à 3 millions de F CFA pour toute Togolaise qui se fait avorter sans prescription médicale.
Reste que cette nouvelle disposition, qui permet de mettre fin aux IVG clandestines, fait du Togo le premier pays subsaharien francophone à profiter d’une législation aussi avancée sur l’avortement, le premier aussi à se conformer à un environnement juridique défini par les parlementaires de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, dont l’objectif est de prendre en charge les questions liées à la santé de la reproduction.
Mais le Togo est encore assez éloigné de la Tunisie, du Cap-Vert, de l’Afrique du Sud et, dans une moindre mesure, de la Zambie, considérés comme les pays les plus avancés du continent sur cette question. Les trois premiers autorisent en effet l’IVG sur simple demande de la femme dans un délai de douze semaines après la conception, tandis que la Zambie la rend possible pour des raisons à la fois médicales et sociales.
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