Des townships aux planches

Publié le 7 janvier 2007 Lecture : 1 minute.

Le texte a été écrit dans les années 1970, en plein apartheid, par un auteur blanc et deux auteurs noirs sud-africains. Cette township play (« pièce des townships ») raconte l’histoire d’un homme qui usurpe l’identité d’un mort pour pouvoir travailler. Sur une scène dépouillée à l’extrême, Peter Brook le virtuose réussit une mise en scène inventive avec trois accessoires. Sur les planches, deux comédiens exceptionnels : le célèbre acteur malien Habib Dembélé, qui joue le rôle de Sizwe Banzi, et le rappeur et comédien congolais, à l’énergie communicative, Pitcho Womba Konga. Tous deux se glissent à merveille dans ce théâtre de la résistance qui évoque la violence du système ségrégationniste avec humour, dérision et parfois légèreté.

Cette réflexion sur l’identité et le fait d’avoir (ou pas) des papiers en règle, trouve une résonance particulière en ces temps de fermeture des frontières. Et Peter Brook d’expliquer : « Quand Sizwe Banzi est mort a été créé, c’était sur un thème spécifique qui était un problème pour la population noire des townships : le passeport. Aujourd’hui, 80 % de la population mondiale doit, pour vivre ou survivre, être en possession de papiers qui certifient son identité, qui n’est pas son identité personnelle mais son identité civile officielle. Il ne suffit plus d’être en vie, il faut prouver le fait qu’on existe à travers un document. »

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Sizwe Banzi est mort, d’Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona, mise en scène de Peter Brook. Représentations : jusqu’au 12 janvier 2007 au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris ; du 13 au 17 mars au Théâtre Jean-Daste, Saint-Étienne ; les 3 et 4 mai au Théâtre Romain-Rolland, Villejuif.

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