Décollage imminent pour Mauritania Airways

Une nouvelle venue dans le ciel mauritanien.

Publié le 7 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Grâce au pétrole, dont l’exploitation a débuté le 24 février 2006, le paysage économique mauritanien change peu à peu : nouvelles banques, nouvelles infrastructures de transport et, bientôt, nouvelle compagnie aérienne… Officiellement créée le 18 décembre dernier, Mauritania Airways entrera en effet en service au mois de mars prochain. Dotée d’un capital de 10 millions de dollars, la société (enregistrée à Nouakchott) est le fruit d’une alliance entre trois partenaires : Tunisair, holding de la compagnie éponyme (51 % du capital), le groupe mauritanien Bouamatou, que dirige Mohamed Ould Bouamatou, le patron des patrons (39 %), et l’État mauritanien (10 %). Partenaire stratégique, Tunisair assure la gestion effective de la société et propose son directeur général. Le groupe Bouamatou propose pour sa part le président du conseil d’administration et joue les médiateurs avec les autorités, également représentées au conseil.
Dans un premier temps, Mauritania Airways, qui bénéficie de tous les droits de trafic de l’État mauritanien, desservira Nouadhibou, Paris, Las Palmas, Dakar et Conakry avec deux appareils (de 70 places environ pour les dessertes « de voisinage » et d’une centaine de places pour les long-courriers) exploités en leasing. Par la suite, la nouvelle compagnie, qui devrait employer une trentaine de salariés, espère tisser sa toile en Afrique et en Europe. « Nous voulons faire de Nouakchott un mini-hub régional et pallier le déficit de liaisons interafricaines », annonce Moncef Badis, son directeur général.
Jusqu’à présent, trois compagnies se partageaient, pour l’essentiel, le ciel mauritanien : Air Mauritanie, la compagnie nationale, Royal Air Maroc (RAM) et Air France. L’apparition de Mauritania Airways devrait renforcer la concurrence et provoquer une amélioration d’ensemble de la qualité du service. C’est en tout cas le souhait de l’État, désormais actionnaire de deux compagnies. « Nous serons certainement moins chers qu’Air France », estime Badis.
Il n’est pas sûr que le petit marché mauritanien soit assez grand pour tout le monde. Mais cela ne l’empêche pas de susciter des convoitises. Le 18 août dernier, la RAM avait annoncé dans un communiqué une « prise de participation majoritaire de 51 % dans le capital » d’Air Mauritanie, dont les dettes sont estimées à près de 10 milliards d’ouguiyas (30 millions d’euros). L’opération était censée avoir lieu « dans les plus brefs délais ». Quatre mois plus tard, il n’en est apparemment rien. Et la RAM ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet.

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