Comment le monde a évolué en vingt-cinq ans

Publié le 7 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

En ce début d’année, bilans et palmarès sont de rigueur. Comme à l’école, on aime comparer les pays selon leur richesse, leur population ou leur croissance La Banque mondiale nous offre une étude inédite : elle a comparé le classement de 130 pays entre 1980 et 2005 en fonction de leur Produit intérieur brut (PIB) exprimé en dollars courants*. Les résultats sont remarquables. À la différence du classement du PIB en volume, qui exprime le poids économique à un moment donné, ou du classement du revenu par habitant, qui informe sur le niveau de vie, le rang d’un pays en fonction de son PIB est significatif de sa puissance ou de sa faiblesse. Les États-Unis, qui sont la première puissance économique mondiale, le savent bien et en profitent pour dominer le monde sur le plan politique, militaire et même culturel. Quand la France a perdu, en 1999, sa place de 4e puissance mondiale au profit du Royaume-Uni, la fierté des Français en avait pris un coup. Le rang d’un pays permet à un gouvernement de peser plus ou moins dans les négociations bilatérales, régionales ou internationales. Chacun essaie donc de préserver le sien Même si cela n’a pas été toujours possible comme le montre le nouveau classement de la Banque mondiale.
Sur les 130 pays analysés, 61 pays ont progressé (dont 18 africains), 13 sont restés stationnaires (dont 2 africains) et 56 ont reculé (dont 22 africains). Premier constat, les trois premières puissances mondiales – États-Unis, Japon et Allemagne – sont les mêmes qu’en 1980. Et elles pèsent le même poids : 45 % du PIB mondial (19 800 milliards de dollars en 2005, sur 44 400 milliards, et 5 000 milliards, sur 11 000 milliards, en 1980). Dix autres ont gardé le même rang, dont le Sénégal (100e) et les Seychelles (127e).
Deuxième constat : les pays exportateurs de pétrole, à l’exception de la Guinée équatoriale, ont reculé de plusieurs rangs : Iran (- 16), Nigeria (- 16), Algérie (- 14), Gabon (- 12), Arabie saoudite (- 7) C’est la preuve que ces pays n’ont pas su utiliser la manne pétrolière pour créer de nouvelles activités productrices (industrie, agriculture). Leur PIB a certes augmenté, mais moins vite que celui des pays non pétroliers, en particulier les pays asiatiques (Chine, Singapour, Taiwan, Hong Kong, Corée du Sud) et européens (Irlande, Portugal, Grèce).
La performance de la Guinée équatoriale – un bond de 44 places (de la 129e en 1980 à la 85e en 2005) – s’explique par l’effet pétrole. Parmi les pays africains, il faut noter les bons résultats du Botswana (+ 22 places) et de l’île Maurice (+ 12) et la relative bonne performance du Maroc (+ 5), de la Tunisie (+ 4) et du Mali (+ 3).

* Global Economic Prospects, 2007, Banque mondiale, 208 pages, 38 dollars.

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