Maladies oubliées

Publié le 6 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Les trois maladies qui mobilisent le plus les chercheurs et les capitaux en Afrique sont le sida, le paludisme et la tuberculose. Hélas, les « Big Three » font de l’ombre à treize autres affections qui intéressent beaucoup moins la recherche mais qui continuent pourtant de faire des ravages.
Parmi elles, la fameuse trypanosomiase, ou maladie du sommeil, véhiculée par la mouche tsé-tsé et dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’elle touche 450 000 personnes dans 36 pays d’Afrique subsaharienne, alors qu’en 1965 elle était considérée comme presque totalement éradiquée. Même chose pour la dracunculose, ou ver de Guinée, un parasite transmis par de l’eau contaminée qui peut atteindre 1 mètre de long et provoque de vives douleurs : 50 millions de personnes en étaient infectées dans les années 1950 contre moins de 20 000 aujourd’hui… mais on assiste désormais à une recrudescence des cas. Idem en ce qui concerne l’ankylostomiase (des vers qui se nourrissent de la muqueuse intestinale) et le trachome (qui rend aveugle et concerne 150 millions d’êtres humains, dont 6 millions devenus non voyants).
Ou la filariose lymphatique, plus connue sous le nom d’éléphantiasis – un mal qui touche 120 millions de personnes dans le monde – causée par des vers parasites transmis par les moustiques, qui provoquent une hypertrophie des membres. Sans oublier de citer… la lèpre apportée par une petite bactérie, Mycobacterium leprae.

Toutes ces pathologies sont connues depuis longtemps : elles sont citées dans la Bible et certains textes de l’Égypte ancienne. Et l’on estime qu’elles coûtent la vie à 500 000 personnes chaque année. Selon une étude parue dans le journal PLoS Medicine (une publication en ligne qui concurrence les plus grands journaux scientifiques), l’Afrique est le continent le plus atteint. Dans les pays du Maghreb, on peut contracter au moins trois de ces maladies, ceux d’Afrique subsaharienne en hébergent au moins cinq (à l’exception du Gabon et du Congo-Brazzaville), et jusqu’à six dans certains pays du centre. Seule l’Afrique du Sud présente un meilleur bilan, puisque elle n’est le foyer que de deux affections.

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Pourtant, la plupart pourraient être éradiquées. Un médicament composé de quatre molécules différentes (albendazole, azithromycine, praziquantel et ivermectine) peut traiter simultanément sept de ces affections, pour un coût estimé à 0,40 dollar par personne traitée et par an ! Un montant dérisoire, qui permettrait à des centaines de millions de personnes de retrouver ou de garder la santé. Et l’étude, tout comme l’OMS, établit un lien clair entre pauvreté et santé : ces maladies frappent surtout dans les régions rurales les plus déshéritées du continent.

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