L’honneur perdu des Casques bleus
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Rien ne discrédite davantage les opérations onusiennes de maintien de la paix que les affaires d’abus sexuels dans lesquelles certains Casques bleus se trouvent compromis. Pourtant, près d’un an après les révélations sur un scandale de ce genre en RD Congo, rien, ou presque, n’a été fait pour mettre fin à la culture de l’impunité, de l’exploitation et du machisme qui l’a rendu possible. L’objectif des missions de l’ONU est d’aider les pays en guerre à restaurer la stabilité, à garantir la sécurité et à appliquer la loi. Mais quand les soldats de la paix violent ceux ou celles qu’ils sont venus protéger, ou qu’ils forcent des femmes et des jeunes filles à vendre leur corps en échange de nourriture, ils contreviennent totalement à leur mission.
L’épisode congolais a été révélé, en mars, par un rapport au vitriol du prince Zeid Raad al-Hussein, l’ambassadeur de Jordanie auprès des Nations unies. Dans les semaines qui ont suivi, au siège de l’organisation, à New York, chacun a cru devoir s’indigner vertueusement. Le Conseil de sécurité a condamné les abus, les responsables ont promis un contrôle plus strict, et un certain nombre de soldats ont été renvoyés chez eux pour y être jugés. Mais sur le terrain, rien n’a changé, ou presque, s’il faut en croire un autre rapport publié par l’ONG Refugees International, après enquête en Haïti et au Liberia. Il est donc indispensable de faire savoir sans ambiguïté que les abus sexuels ne seront plus tolérés ; que les contrevenants seront poursuivis et punis ; et que les pays qui ne parviendront pas à imposer la discipline à leurs Casques bleus ne participeront plus à des missions de maintien de la paix.
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