Bâtir autrement

Publié le 6 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Le 12 novembre, le grand salon international de la construction, Batimat, ouvre ses portes à Paris. L’édition 2005 est également marquée par une forte présence marocaine. Aux côtés de quatre consoeurs tunisiennes et une algérienne, une vingtaine d’entreprises venues du Maroc participent cette année au salon, à la recherche de nouveaux débouchés. C’est par exemple le cas de la société Meksa, de Casablanca, qui fabrique des menuiseries pour le bâtiment (portes et fenêtres). Batimat 2005 a choisi « Bâtir autrement » pour thème fédérateur de ses conférences. Le nouvel urbanisme qui se dessine pour le XXIe siècle ne vise en effet pas forcément à détruire les grands ensembles, mais plutôt à repenser la ville à l’échelle de chacun de ses utilisateurs. Le thème s’applique également aux villes du continent, à en croire une nouvelle génération de professionnels africains très actifs dans les agences d’architectes, de paysagistes et d’urbanistes. « À Dakar, la situation est représentative de ce qui existe partout ailleurs, témoigne Mbaye Sené, architecte-urbaniste sénégalais. On construit beaucoup, mais les constructions ne sont pas toujours adaptées au climat ou au paysage. Il faut choisir si on veut une maison pour habiter ou pour montrer sa réussite aux voisins. »
« Il faut absolument préserver les endroits dans les villes qui ont une valeur patrimoniale ou touristique, renchérit Sirandou Diawara, architecte et paysagiste malienne. Prenez les berges du fleuve Niger, à Bamako. Comme il n’y a plus de terrain pour construire des immeubles, on est en train de vendre les seules zones qui pourraient être aménagées en lieux de promenade… » Sirandou Diawara recommande également de sauvegarder le réseau des villes moyennes et de maintenir une vie rurale. « Il faut absolument diminuer la pression sur les villes en luttant contre l’exode rural, en comblant les manques, par exemple en assurant les bons services de santé et d’éducation », ajoute-t-elle. Aujourd’hui, l’urbanisme ne s’intéresse plus à la construction seule. Il apprend à intégrer les besoins en formation, en services, en commerces, en loisirs et, surtout, en environnement. Il ne s’agit d’ailleurs pas seulement de préserver des espaces de verdure dans les villes, mais aussi de gérer sagement les ressources naturelles et de lutter contre la pollution.

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