Washington doit dire « stop ! »

Publié le 6 août 2006 Lecture : 2 minutes.

Malgré le soutien de George W. Bush et de Tony Blair, Israël n’a pas totalement réalisé son ambition d’éliminer le Hezbollah de l’équation régionale. Non seulement cet objectif s’est révélé illusoire, mais les moyens utilisés pour l’atteindre n’ont fait qu’attiser la colère à travers le Moyen-Orient. À titre d’exemple, le grand ayatollah Ali Sistani, chef spirituel des chiites irakiens, a déclaré que les musulmans ne pardonneront jamais à quiconque de s’opposer au cessez-le-feu au Liban, où Israël a transformé des régions chiites en champs de tirs. Après trois semaines d’affrontements, les résultats sont totalement négatifs.
Premièrement, le prestige du Hezbollah a grimpé en flèche aussi bien au Liban que dans le monde arabo-musulman, et Israël ne semble guère avoir réduit ses capacités opérationnelles. Deuxièmement, le Liban, dont la « Révolution du Cèdre », en 2005, avait été considérée prématurément et non sans opportunisme par Washington comme une étape vers son « Grand Moyen-Orient libre », est en train d’être détruit. Israël avait promis de ramener le Liban vingt ans en arrière, et il exécute sa menace avec une telle minutie que le pays est au bord de l’effondrement.

Troisièmement, en frappant sans distinction les zones civiles, c’est sa propre sécurité à long terme qu’Israël risque de mettre en péril. Bien entendu, l’État hébreu a le droit de se défendre, mais il n’a pas le droit d’ignorer les lois de la guerre. À cet égard, les deux belligérants sont également coupables. Mais sur les quelque 50 Israéliens tués par les roquettes du Hezbollah, la majorité sont des soldats. Alors que les forces israéliennes, qui sont dotées d’armes de précision et exaltent volontiers la « vertu des armes », ont tué environ 900 civils.
Les États-Unis ainsi que le Conseil de sécurité de l’ONU doivent maintenant mettre un terme à l’offensive israélienne et engager les négociations pour garantir à Israël la protection de sa frontière nord. Pour ce faire, il convient de prendre en considération le Hezbollah et ses parrains syriens et iraniens. Afin de réduire toute contestation par le Hezbollah d’une force internationale de stabilisation, il faudrait ensuite procéder à un échange de prisonniers. L’enclave contestée de Chebaa, une fois rétrocédée par Israël à cette force, ne serait plus un prétexte à des affrontements. On adresserait, parallèlement, un avertissement à la Syrie, qui ne devra plus intervenir au-delà de ses frontières. Les États-Unis ne doivent plus se préoccuper seulement des ambitions nucléaires iraniennes, mais aussi de la sécurité de toute la région.

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