Crédibilité
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Avec les élections législatives, le mois de décembre prochain sera crucial pour la démocratie gabonaise. Le scrutin permettra de mesurer la portée du dialogue en cours entre le pouvoir et l’opposition. Et de vérifier s’il tient ses promesses de lendemains postélectoraux sans contestations ni empoignades violentes, comme c’est le cas depuis de nombreuses années. Au dernier scrutin législatif, en 2001, l’Union du peuple gabonais (UPG), de Pierre Mamboundou, considérée comme la principale bête noire du régime, avait préféré la politique de la chaise vide, ses revendications n’ayant pas été prises en compte – à l’en croire.
Après les vives tensions qui ont suivi la présidentielle de décembre 2005, remportée par le président Omar Bongo Ondimba – mais dont Pierre Mamboundou se disait le véritable vainqueur -, les esprits semblent s’être calmés. La rencontre, en avril dernier, entre le chef de l’État et son opposant de toujours, après vingt ans de bouderies, en est l’illustration. Mais cela ne suffit pas. Le dialogue entamé entre les deux hommes aboutira-t-il ? Le chantier est vaste (revoir le fichier électoral, créer une commission électorale indépendante et l’institutionnaliser, mettre en place un bulletin unique) et les problèmes épineux.
Certains des membres du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) n’y sont pas prêts. Ils en sont même loin et estiment que céder à leurs adversaires reviendrait purement et simplement à scier la branche sur laquelle ils sont assis. Il n’en faut pas davantage pour qu’ils soient accusés par l’opposition de saboter les discussions engagées depuis quatre mois en laissant les choses traîner en longueur. Au risque d’entamer la crédibilité de toute la classe politique. Et même de compromettre la nécessaire diversification économique du pays, à l’heure où l’après-pétrole a commencé.
Aujourd’hui, grâce à la flambée des prix, le Gabon peut encore profiter de la manne pétrolière. Mais demain ? Ne pouvant bénéficier de l’initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE), il lui faut compter sur le concours du Fonds monétaire international (FMI), qui le rappelle régulièrement à l’ordre. Redresser son économie, la diversifier, le rendrait encore plus crédible.
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