Conférence annuelle du CIAN : « L’Afrique n’est pas un pari, mais une stratégie »

À l’occasion de sa conférence annuelle, le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) a réuni 500 participants pour faire la promotion du continent.

Alexandre Vilgrain a présenté le bilan du baromètre annuel des entreprises hexagonales présentes en Afrique. © Pacciani/JA

Alexandre Vilgrain a présenté le bilan du baromètre annuel des entreprises hexagonales présentes en Afrique. © Pacciani/JA

Julien_Clemencot

Publié le 11 février 2013 Lecture : 3 minutes.

Environ cinq cents participants étaient venus assister le 8 décembre à la conférence du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN). L’occasion pour son président Alexandre Vilgrain de présenter le bilan du baromètre annuel des entreprises hexagonales présentes en Afrique.

Premier enseignement de cette étude portant sur la période 2011-2013, 55% des dirigeants interrogés ont déclaré un chiffre d’affaires 2012 en croissance et 66% se disent optimistes pour 2013. Des résultats toutefois inférieurs à ceux de l’an passé, preuve que l’économie africaine n’est pas totalement imperméable à la crise mondiale, quand elle n’est pas elle-même le théâtre de tensions voire de conflit comme au Mali.

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Basée sur l’évaluation de 39 critères (infrastructures, administration, économie, social…), l’étude attribue aussi une note à l’environnement des affaires de chaque pays (le Bénin, le Burkina Faso, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal obtiennent par exemple plus de 2,5 sur 5) ainsi qu’à chaque région : 2,83 sur 5 pour l’Afrique du Nord (2,87 en 2011), 2,39 pour l’Afrique de l’Ouest (2,41 en 2011) et 2,31 pour l’Afrique centrale (2,22 en 2011)…

Attentes toujours plus fortes

L’évolution n’est jamais aussi rapide qu’on le voudrait. Mais investir en Afrique n’est pas plus compliqué qu’en Chine.

S’il n’y a pas de franche amélioration du ressenti des entrepreneurs par rapport à 2011, c’est aussi que les attentes sont de plus en plus fortes, estime Alexandre Vilgrain. « L’évolution n’est jamais aussi rapide qu’on le voudrait. Mais investir en Afrique n’est pas plus compliqué qu’en Chine », estime le patron du groupe Somdiaa présent entre autres au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Tchad, en Centrafrique, en République du Congo et au Cameroun.

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Surtout « l’évaluation d’un risque (politique, réglementaire, commercial, ndlr) ne doit pas empêcher d’aller chercher des affaires », juge Thierry Apoteker, pdg de la société de conseil en investissement TAC. Un sentiment partagé par Joël Krief, co-fondateur de la banque d’affaires AM capital : « Notre conviction est que l’Afrique va représenter une part importante de la croissance de l’Europe et de la France ». Reste que, dans les faits, le message peine encore à passer chez les hommes d’affaires français, toujours frileux à miser sur le continent.

L’étude annuelle du CIAN

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Pour la 24e édition de son enquête, le CIAN a reçu 511 réponses d’entreprises, couvrant 31 pays du continent : 89 pour l’Afrique du nord, 174 pour l’Afrique de l’ouest, 132 pour l’Afrique centrale, 116 pour l’Afrique australe, orientale et Océan indien.
Consulter le rapport du CIAN

L’Afrique comme stratégie

Pourtant le financier l’assure, l’Afrique ne doit pas être un pari mais une stratégie. « On ne peut ignorer le potentiel de secteur comme celui de la distribution stimulé par la demande des classes moyennes. Un développement qui sera créateur d’opportunités pour l’industrie du packaging, la logistique ou encore les services marketing », insiste Joël Krief. « Pour augmenter leurs chances, les entreprises françaises doivent chasser en meute », juge d’ailleurs Alain Taieb, administrateur du CIAN et pdg du groupe Mobilitas.

À la question, la croissance africaine va-t-elle durer, Jean-Michel Severino, directeur du fonds d’investissement dédiés aux PME africaines I&P répond sans détour : au moins 80 ans. « Contrairement à ce que l’on dit, le moteur de la croissance du continent, ce ne sont pas les matières premières, mais la démographie et l’amélioration du rapport entre actifs et non actifs. Dans les 30 années à venir; le PIB de l’Afrique va passer d’une petite France à celui de la Chine », assure-t-il devant une audience convaincue.

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