Cameroun : délestages, cherchez le coupable !
Pour la compagnie d’électricité AES-Sonel, la pénurie actuelle d’énergie électrique est due entre autres au retard dans la fourniture par la Société nationale des hydrocarbures du gaz devant alimenter la centrale de Kribi. De quoi relancer la polémique entre les deux entreprises camerounaises.
Les interruptions récurrentes de courant ont obligé AES-Sonel à sortir de son mutisme. Dans un communiqué en date du vendredi 08 février 2013, l’entreprise de production et de distribution de l’électricité au Cameroun a rendu public son plan prévisionnel de coupures à Yaoundé et les localités environnantes. Une situation causée, selon l’entreprise, par le « délai supplémentaire requis pour la livraison du gaz » à la centrale de Kribi (216 MW) entre autres. Sans être nommée, la Société nationale des hydrocarbures (SNH), censée livrer le combustible, est visée. La Ligue camerounaise des consommateurs n’hésite pas à lui faire porter le chapeau des délestages actuels.
La période actuelle d’étiage, due à la saison sèche, provoque un déficit entre l’offre et la demande d’électricité et oblige au rationnement de l’énergie. En prévision, Aes-Sonel – 1015 MW de capacité de production installée, dont 71% pour l’hydraulique – avait élaboré un plan de couverture de la demande nationale reposant sur l’apport de la nouvelle centrale à gaz à partir du 22 décembre dernier, d’une part, et l’injection dans le réseau de 100 mégawatts issus du Programme thermique d’urgence (PTU), d’autre part. Or, les quatre centrales thermiques du PTU sont à l’arrêt à cause d’impayés accumulés auprès des fournisseurs de gasoil, et l’énergie attendue de Kribi ne sera disponible qu’à la mi-mars.
Polémique
Ce communiqué risque de relancer une polémique vieille de trois années entre les deux entreprises et dont le dernier rebondissement date du début d’année. Le directeur général de la Kribi Power Development Corporation (KPDC), filiale d’AES-Sonel qui gère l’ouvrage, annonçait alors la réussite des essais de mise en route du premier des treize groupes. Hans Francis Simb Nag soulignait au passage l’utilisation du gasoil pour ces tentatives. Il ajoutait avoir été informé par la SNH du fait que la livraison du gaz s’effectuera dès la fin du mois de février 2013. Piquée au vif par cette précision, la SNH avait alors réagi en mettant le retard de sa société sur le compte d’une « très forte pluviométrie observée durant les mois de septembre, octobre et novembre derniers. »
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan