Oh my Lord !

Publié le 6 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Après une longue bataille judiciaire, lord John Browne (59 ans), le richissime patron de British Petroleum, qui avait été anobli en 2001 pour services rendus à la Couronne britannique, a choisi, le 1er mai, de présenter sa démission. Avec effet immédiat. Il a reconnu avoir menti sur sa liaison avec Jeff Chevalier, un jeune Canadien de 27 ans.
Proche du Premier ministre Tony Blair, Browne a fait toute sa carrière au sein de BP, où il était entré il y a quarante ans comme simple ingénieur. Nommé directeur général en 1995, il a réussi à hisser sa compagnie au troisième rang mondial. En 2006, celle-ci a réalisé un bénéfice net de 22,3 milliards de dollars. « J’ai toujours séparé ma vie professionnelle de ma vie privée », jure-t-il.
Chevalier et lui se sont rencontrés en 2002. Leur liaison était connue de tous les happy few londoniens. Il est vrai qu’ils n’hésitaient pas à s’afficher avec le chanteur Elton John ou des hommes politiques en vue. Browne payait tout ce que Jeff lui demandait, y compris des études bidons pour lui permettre d’obtenir un visa de résident au Royaume-Uni. En 2006, c’est la rupture. Habitué à vivre sur un grand pied, Jeff a besoin d’argent. Il harcèle son ancien amant et finit par le faire chanter. À la fin de l’année dernière, un tabloïd lui achète le récit de sa liaison et, comme la loi britannique l’y oblige, en informe Browne.
Ce dernier, déjà très critiqué au sein de BP pour ses négligences en matière de sécurité (explosion dans une raffinerie au Texas, rupture d’un oléoduc en Alaska), décide de quitter la compagnie le 31 juillet 2007, alors que son départ était prévu un an et demi plus tard, et porte plainte pour violation de sa vie privée.
Las, devant les juges, il va mentir à plusieurs reprises sur les circonstances de sa rencontre avec Jeff, qu’il affirme avoir croisé par hasard dans un parc, alors que le jeune homme, d’origine modeste, travaillait comme escort boy à 70 dollars la passe !
Ses secrets d’alcôve sont désormais entre les mains d’une association de tabloïds regroupant le Daily Mail, l’Evening Standard et le Mail on Sunday. Le grand déballage est inévitable. Pour lui épargner d’être éclaboussée par le scandale, Browne rompt tout lien avec sa compagnie. Au passage, il renonce à sa prime de départ (7 millions de dollars) et à sa part d’intéressement aux dividendes (plafonnée à 24 millions). Une aventure hors de prix !

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