Moins nombreux, mieux payés
Conformément aux engagements pris vis-à-vis des institutions financières internationales, le gouvernement tente de maîtriser son budget. Dans le cadre de sa politique d’assainissement des dépenses publiques, le ministère des Finances a donc lancé fin novembre 2006 une vaste opération de contrôle des effectifs de ses fonctionnaires, jusqu’alors estimés à quelque 66 000 agents. Pour cette opération, l’administration a décidé de payer les fonctionnaires en espèces et non par virement bancaire. Premiers départements concernés, ceux de la Santé, de l’Enseignement qui représentent 68 % des fonctionnaires et 71 % du volume de la masse salariale de l’État. Pour recevoir leurs émoluments du mois de novembre, les agents de ces ministères ont dû se présenter devant les services comptables munis de leur carte d’identité et d’une fiche d’autorisation de paiement délivrée pour l’occasion. Ces contrôles, souhaités par les bailleurs de fonds, ont été réalisés dans plusieurs pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ainsi, au Niger, une opération similaire a révélé que plus de 7 millions d’euros étaient versés tous les ans et de façon irrégulière à des fonctionnaires « fantômes », licenciés ou décédés.
Une fois le fichier de la fonction publique assaini, le gouvernement a procédé le 1er avril 2007 à une revalorisation des salaires de ses agents. Cette augmentation générale des traitements, au taux unique de 5 % pour toutes les catégories salariales, a été justifiée par le Premier ministre Ernest Paramanga Yonli par « un souci constant de partager équitablement les fruits de la croissance ». Il est vrai que, sur le front social, la demande se faisait de plus en plus pressante. Au cours de l’année 2006, les syndicats ont organisé plusieurs manifestations contre le coût élevé de la vie, réclamant notamment une augmentation substantielle des rémunérations dans la fonction publique et la baisse des tarifs de l’eau et de l’électricité. Le 14 décembre, les fonctionnaires ont lancé une grève générale de trois jours pour « exiger des hausses de salaires de 25 % » et dénoncer la hausse des prix. Largement suivi, le mouvement s’est traduit par une paralysie de l’administration, et les établissements scolaires sont restés fermés. Les négociations avec les pouvoirs publics ont finalement débouché sur une hausse des traitements intervenue quelques semaines avant les législatives du 6 mai. Les syndicats ont également obtenu le paiement de 18 milliards de F CFA (environ de 27 millions d’euros) représentant les arriérés d’avancement dus aux agents de l’État. Quant aux rémunérations du secteur privé, elles ont fait l’objet d’une revalorisation en septembre 2006 : le salaire minimum interprofessionnel garanti (smig) s’est accru d’environ 6,5 %. Avant cette hausse, il était de 28 811 F CFA (soit 44 euros). Avec un revenu par habitant de 376 dollars par an, le Burkina reste l’un des pays les plus pauvres du monde.
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