Méditerranée : l’Ipemed veut refonder les relations nord-sud

L’institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed) a organisé aujourd’hui vendredi un débat autour de l’intégration économique en Méditerranée : quels blocages, quelles perspectives ? Morceaux choisis.

Le couple franco-algérien est à la Méditerranée ce que le couple franco-allemand est à l’Europe, a déclaré Jean-Louis Guigou. DR

Le couple franco-algérien est à la Méditerranée ce que le couple franco-allemand est à l’Europe, a déclaré Jean-Louis Guigou. DR

Publié le 8 février 2013 Lecture : 2 minutes.

La matinée a débuté par une comparaison de Jean-Louis Guigou, directeur général de l’Ipemed : « le couple franco-algérien est à la Méditerranée ce que le couple franco-allemand est à l’Europe ». La visite en décembre de François Hollande en Algérie a permis en effet de réchauffer les relations entre les deux de pays. Avant de poursuivre sur la notion en vogue de colocalisation : « Nous allons continuer de travailler sur la colocalisation avec KPMG dans les deux à trois prochaines années, afin de déterminer quelles entreprises du sud pourraient reprendre des entreprises en difficultés du nord ».

Intégration

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Pour Agnès Levallois, journaliste, consultante et conseillère éditoriale à l’Ipemed : « La Méditerranée ne peut se construire qu’avec l’économie tout en ajoutant que le regard vers l’autre devait changer ». Cependant, force est de constater qu’actuellement, les relations économiques entre les deux rives de la Méditerranée restent cantonnées à de simples échanges commerciaux entre l’Europe d’un côté et chacun des pays du sud séparément. Cependant, le manque d’intégration économique au Maghreb négligeable (à peine 3 % d’échanges intra-zone) est un frein, tout comme les nombreuses divergences qui subsistent entre les pays du sud. L’exemple le plus frappant est la fermeture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc depuis près de deux décennies.

La colocalisation ne se décrète pas, c’est aux États de la décider et de l’inciter.

De son côté El Mouhoub Mouhoud, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine a pointé du doigt « les liens artificiels entre l’Europe et les pays du Maghreb trop centrés sur le bilatéralisme, contrairement à ce qui s’est fait en Europe de l’Est ». Et d’ajouter que « les relations commerciales dans cette zone étaient trop figées ». En clair, le nord se contente de délocaliser les activités d’assemblage à faible valeur ajoutée au lieu de permettre au pays du sud de pouvoir monter en gamme dans les biens intermédiaires par exemple.

Colocalisation

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Pourtant, la construction d’une stratégie de colocalisation serait bénéfique pour tout le monde. « La colocalisation ne se décrète pas, c’est aux États de la décider et de l’inciter. Il faut du capital humain pour faire de la colocalisation. C’est l’un des principales problèmes des pays du Maghreb. Pour changer la donne, la stratégie de formation est primordiale avec par exemple de la co-formation basée sur des programmes d’échanges ».

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