Le renouveau bancaire

Publié le 6 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Le secteur bancaire africain est en pleine mutation. Et les banques africaines sont dorénavant un levier pour le développement africain. Leur mission consiste à devenir des instruments et institutions financières capables de jouer leur véritable rôle dans le développement de notre continent.
Les signes du renouveau sont déjà perceptibles du fait de ce que les économies africaines ont connu, ces dernières années, d’importantes réformes financières, y compris la libéralisation des marchés. Les États ont consenti à réduire le rôle souvent bloquant qu’ils exerçaient sur les milieux financiers. C’est ainsi qu’en Afrique de l’Ouest, la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), qui a été renforcée par la création de la Commission bancaire, a pu mettre en place des politiques de relance des économies et restructurer le secteur bancaire. Des réformes de régulation sont en cours : réduction du contrôle des changes, convertibilité régionale et élimination progressive des obstacles à la libre circulation des capitaux.

Ce climat favorable explique la réussite des consolidations bancaires intervenues dans certains pays du continent, notamment au Nigeria où des fusions et acquisitions ont fait naître, à partir de l’année 2005, de grandes banques. Assainies et renforcées sur leurs bases financières et réglementaires, les banques seront mieux à même de répondre aux impératifs de développement de l’Afrique.
Des facteurs exogènes ont aussi joué un rôle déterminant dans la transformation du secteur bancaire. Comme les progrès technologiques qui sont des facilitateurs de premier ordre qui ont permis la suppression des barrières que sont les frontières. Ils offrent aussi des produits et services modernes tels que les cartes et les distributeurs bancaires. L’accroissement rapide des flux financiers extérieurs vers le continent et l’arrivée des investisseurs ont également donné un coup de fouet à l’industrie bancaire. De nombreux investisseurs misent sur l’Afrique qu’ils considèrent maintenant plus attractive que les marchés développés où les taux d’intérêt baissent tandis que les investisseurs asiatiques sont attirés par ses ressources naturelles, minéralières et énergétiques. Tous ont compris qu’il est temps de se positionner sur ce marché porteur.

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Par ailleurs, dans le contexte de croissance économique que connaît le continent, les politiques de réformes économiques et la hausse des prix des matières premières ont eu pour effet de réduire les peurs qu’y suscitaient, dans le passé, les projets de libéralisation du secteur bancaire. De plus l’émergence d’une classe moyenne, plus particulièrement dans les deux plus grands pays d’Afrique au sud du Sahara, le Nigeria et l’Afrique du Sud, a créé une demande encore plus forte pour un secteur bancaire performant.
Si elles veulent consolider leur nouveau statut de leviers du développement, les banques africaines ne doivent donc surtout pas ralentir le rythme de leur transformation vertueuse. Car aujourd’hui, elle n’en est qu’à ses débuts.

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