Cap sur le grand large

La construction du premier terminal du futur port de Tanger-Med est presque achevée.

Publié le 6 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

« Le Maroc devient une plate-forme maritime aux dimensions internationales », s’enthousiasme Taoufik Bengebara, président du comité de pilotage de la ligne de maritime Tanger-Afrique de l’Ouest. Il suffit de regarder une carte et d’observer les projets en cours pour s’en convaincre. Alors que la mise en service du premier terminal du futur port de Tanger-Med, situé le long du détroit de Gibraltar, est annoncée pour le mois de juillet, le royaume a d’ores et déjà lancé le second volet du programme. Le 26 avril, Mohammed VI a présidé une réunion entièrement consacrée à la question. Le projet Tanger-Med II, dont la réalisation est prévue à l’horizon 2012, a été officiellement lancé.
Si l’on prend en compte l’ensemble des travaux d’aménagement en voie d’achèvement, Tanger-Med I a déjà coûté près de 1 milliard d’euros. D’ici à 2009, ce complexe comprendra trois quais et un port passager. Tanger-Med II comprendra trois quais supplémentaires en eau profonde, sur plus de 2,5 km. Son coût total est estimé à 1,2 milliard d’euros. Les capacités de l’ensemble atteindront 8,5 millions de conteneurs par an. De l’autre côté du détroit, le port espagnol d’Algésiras traite annuellement 3,5 millions de conteneurs. « Les études techniques ont démontré que Tanger I devrait être saturé vers 2015, d’où la nécessité d’en construire un nouveau », explique Saïd el-Hadi, le président du directoire de l’Agence spéciale Tanger-Méditerranée (TMSA), qui supervise l’opération.
Les plus gros opérateurs maritimes et portuaires – le danois Maersk, l’allemand Eurogate, le néerlandais APM Terminal, le français CMA-CGM (qui vient de racheter la Compagnie marocaine de navigation) et le suisse Mediterranean Shipping Company (MSC) – sont déjà présents à Tanger I. « D’autres viendront et Tanger II trouvera aisément des financements, via les fonds arabes et les banques », assure un proche du dossier, qui évoque aussi l’arrivée prochaine à Tanger d’armateurs asiatiques et d’autres partenaires en provenance de Dubaï. Avec des installations performantes, on ne voit pas pourquoi Tanger n’attirerait pas les affréteurs.
Avec une croissance annuelle de 13 %, le secteur maritime est en pleine euphorie. Mais les ports du sud de l’Europe se heurtent à de sérieuses difficultés pour s’agrandir. Et l’hypersyndicalisation des dockers fait souvent figure d’épouvantail. Dopé par des échanges commerciaux en plein boom, le trafic entre la Chine et l’Afrique progresse à un rythme d’environ 15 % par an. Problème : la ligne maritime traditionnelle, via l’Afrique du Sud, n’est rentable que jusqu’au sud du Nigeria. Au-delà, les navires préfèrent emprunter la route méditerranéenne. Tanger devient alors un point stratégique permettant à la fois d’approvisionner le marché africain et d’assurer le transit vers l’Amérique.

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