Scores médiocres en Afrique
Publié le 6 mars 2005 Lecture : 1 minute.
Quand une entreprise se fait tirer l’oreille pour communiquer ses ventes, c’est que ses résultats sont, soit trop bons pour qu’elle prenne le risque d’alerter le fisc ou la concurrence, soit trop mauvais pour qu’elle souhaite en faire état. Les scores de la presse française en Afrique répondent à l’évidence au second cas de figure. L’organisme de référence pour les chiffres de tirage (O.J.D.) ne livre que des statistiques globales de ventes à l’étranger, tous continents confondus, qui nous donnent cependant une première indication : hormis Le Monde, Le Figaro, Libération et L’Équipe, tous les autres quotidiens n’exportent qu’un nombre d’exemplaires insuffisant pour asseoir leur présence dans le monde, a fortiori en Afrique.
Deuxième observation : du Maroc au Sénégal, en passant par la Tunisie et le Gabon, la hiérarchie des ventes par titre est la même, curieusement calquée sur la diffusion en France. Le Monde arrive partout en tête, suivi du Figaro et de Libération. Seule L’Équipe, numéro un en France, perd le plus souvent sa première place en Afrique. En troisième lieu, les ventes de la PQN en Algérie-Maroc-Tunisie représentent plus du double de celles enregistrées dans la totalité des autres pays africains. Quatrièmement : la baisse générale des ventes constatée en France est encore plus accusée en Afrique, et presque toujours à deux chiffres.
Si on ne saurait évidemment incriminer là-bas la présence des « gratuits », c’est sans doute le signe de la virulence de « l’effet Internet », pour des raisons principalement financières (en effet, dans la plupart des pays de la zone, les quotidiens français sont livrés par avion à J +1, soit le lendemain de leur sortie à Paris). Enfin, les chiffres journaliers moyens : ils vont des 3 500 exemplaires du Monde revendiqués au Maroc à des quantités négligeables, en passant par les deux ou trois centaines des principaux titres distribués au Sénégal ou en Côte d’Ivoire… quand la situation le permet.
