Le « Guide rouge » change de direction
Jean-Luc Naret, son nouveau patron, entend réveiller le fameux « Michelin ».
Publié le 6 mars 2005 Lecture : 2 minutes.
Les grands gastronomes ne connaissent pas encore Jean-Luc Naret. Les chefs étoilés, eux, vont apprendre à le découvrir. Successeur de l’Anglais Derek Brown à la tête du Michelin, LA référence en matière de guides gastronomiques, ce qui en fait le sixième directeur en… cent cinq ans, Naret est le premier à être recruté en dehors de l’institution. « Je ne suis peut-être pas un Michelin, mais je suis du métier », explique-t-il. Diplômé de l’École hôtelière de Paris, il a dirigé, ces vingt dernières années, nombre de fleurons de l’hôtellerie de luxe : Bristol (Paris), Saint-Géran (Maurice), les hôtels de l’Aga Khan, le Sandy Lane (La Barbade)…
Jean-Luc Naret entend réveiller le fameux guide, créé en 1900. Un ouvrage qui, s’il ne représente que moins de 1 % du chiffre d’affaires du groupe de pneumatiques éponyme, est tout de même à l’origine de « 99 % de sa notoriété ». Une évolution que le nouveau patron souhaite progressive. « Ce qui m’intéresse, c’est le restaurant authentique où le chef met sa passion dans sa cuisine. Nous continuerons à détecter les nouveaux talents et n’hésiterons pas à accorder une première étoile à un chef qui ferait lui-même le service. En revanche, nous serons toujours plus exigeants avec les chaînes hôtelières qui, elles, ont les moyens. »
Autre axe de développement : mieux suivre l’évolution de la gastronomie elle-même. L’hégémonie française, par exemple, est bousculée. Nouvelles cuisines, influences étrangères de plus en plus marquées, clientèle avide de découvertes et d’originalité… « Notre mission est de refléter ces changements de manière impartiale et non de créer des tendances », explique-t-il.
L’édition 2005, dont la sortie était prévue le 3 mars, a été lancée avec une semaine d’avance, suite à… une erreur. Quelques exemplaires ont en effet été acheminés en Corse plus tôt que prévu, par précaution. Ils se sont retrouvés – mais est-ce réellement un accident ? – sur les présentoirs des librairies de Calvi (Haute-Corse) dès le 19 février. Résultat : un palmarès éventé et un deuxième raté, après celui du Michelin Benelux, retiré de la vente après avoir distingué un restaurant belge avant… son ouverture.
