Sur tous les fronts

Publié le 6 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Longtemps considéré comme un « nain politique », le Japon ambitionne aujourd’hui d’accéder au statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Deuxième contributeur au budget de l’ONU après les États-Unis, Tokyo veut peser de manière plus significative sur les décisions de l’Organisation. La deuxième puissance économique mondiale ne se contente d’ailleurs pas d’arguments financiers pour appuyer sa revendication. Elle l’accompagne d’un déploiement international sans précédent.
En matière de prévention des conflits dans le monde, tout d’abord, puisque les troupes japonaises sont très présentes au sein des missions onusiennes de maintien de la paix. Et, en intervenant directement en Irak en janvier 2004, Tokyo a pris une décision historique. Il s’agit en effet de la première opération d’envergure menée par des soldats nippons hors de leurs frontières depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dans le domaine de la coopération Sud-Sud, ensuite, le Japon continue de promouvoir une aide ciblée et efficace à travers, par exemple, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad). C’est dans ce cadre que la capitale nippone accueillait, le 1er novembre 2004, un sommet sur le commerce et les investissements Asie-Afrique, coorganisé avec le Nepad.

Cette intense activité diplomatique s’accompagne d’un engagement accru en faveur du développement durable et de la préservation de la nature. Ce n’est pas un hasard si le nom de la ville de Kyoto reste attaché au protocole issu de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques. En 1997, les délégués de 160 pays avaient alors accepté le principe d’une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Vivement soutenu par le Japon, cet accord entre enfin en vigueur le 16 février 2005, la Russie ayant accepté de ratifier le « protocole de Kyoto » en novembre dernier. Plus récemment, le Japon n’a pas manqué de proposer son expertise en matière de catastrophes naturelles à la suite du tsunami qui a ravagé les côtes de l’océan Indien le 26 décembre 2004. Dix ans après le tremblement de terre qui l’avait frappée, l’agglomération de Kobé accueillait, du 18 au 22 janvier 2005, la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles.
La préservation de l’environnement et la promotion d’un développement économique et social qui ne compromette pas l’avenir de la planète sont donc au centre de la diplomatie nippone. Pas étonnant, dans ces conditions, que les organisateurs de l’Exposition universelle d’Aichi, qui s’ouvre le 25 mars prochain près de Nagoya, aient choisi pour thème : « La sagesse de la nature ». L’occasion pour le Japon de montrer au monde que le progrès technologique, tant qu’on le maîtrise, ne nuit pas forcément au cadre de vie.

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