Sous le signe de la confiance

Publié le 6 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Pour la première visite officielle d’un chef d’État comorien en France, la République a mis les petits plats dans les grands. Entretien avec Jacques Chirac à l’Élysée, réception au Palais Bourbon, dîner de gala au Quai d’Orsay… Le président Azali Assoumani a été reçu avec tous les honneurs dus à son rang. Au cours de son séjour, qui s’est déroulé du 31 janvier au 2 février, il a aussi pu rencontrer Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Le président comorien a également effectué une visite à l’Institut du monde arabe et un déplacement à Lyon. Alors que son pays sort d’une crise politique qui l’a paralysé durant près de sept ans, les divers entretiens qu’il a eus avec les responsables français lui ont permis de réaffirmer les liens très étroits qui subsistent entre Paris et Moroni, presque trois décennies après l’accession de cette ancienne colonie à l’indépendance.
Hasard du calendrier, ce déplacement est intervenu au lendemain du trentième anniversaire du référendum par lequel l’île de Mayotte, contrairement au reste de l’archipel, choisissait, le 22 décembre 1974, de rester sous souveraineté française. Malgré le temps passé, la question mahoraise reste un sujet sensible entre les deux capitales. Ce qui n’a pas empêché Azali Assoumani de l’aborder avec ses interlocuteurs successifs. « Nous sommes satisfaits des échanges que nous avons eus à ce sujet, notamment avec le président Jacques Chirac, car ils prouvent que Mayotte n’est plus un tabou. Nos partenaires français ont reconnu l’existence d’un contentieux, ce qui permet dès lors de rechercher une solution. On ne peut pas soigner un malade tant qu’il n’accepte pas de reconnaître qu’il est souffrant. Toutefois, ce contentieux ne doit en rien gêner nos relations bilatérales. Aussi avons-nous décidé de régler ce problème entre nous, et de ne pas le porter sur la place publique. »
Il est vrai, par ailleurs, que Moroni a plus que jamais besoin de Paris pour plaider sa cause auprès des institutions internationales. À commencer par le Fonds monétaire international (FMI) avec lequel le gouvernement comorien doit impérativement conclure un accord d’ici à la fin de l’année pour pouvoir être éligible à l’initiative de réduction de la dette en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE) en 2006. Sur ce plan, Jacques Chirac a promis à son hôte de le soutenir avec fermeté. Pour les Comores, il s’agit de l’ultime repêchage puisque le G8, à l’origine de l’initiative PPTE, a décidé que les pays éligibles à un allègement de dette ne pourront plus bénéficier de ce traitement de faveur au-delà de l’an prochain.

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