Londres rappelle Nairobi à l’ordre
La carotte d’abord, le bâton ensuite. Deux semaines seulement après la visite du chancelier de l’Échiquier Gordon Brown à Nairobi, à la mi-janvier, le haut-commissaire britannique Edward Clay s’est de nouveau permis de tancer vertement le gouvernement arc-en-ciel du président kényan Mwai Kibaki, à qui il reproche de ne pas avancer assez vite sur le dossier de la lutte contre la corruption.
S’il reconnaît que « les attitudes changent » et que des efforts sont faits, Edward Clay ne mâche pas ses mots pour dire que « les vieux réseaux de corruption existent encore et reprennent du terrain », que « la corruption se perpétue au coeur du gouvernement » et que la lutte contre ce fléau est « trahie par ceux-là mêmes qui étaient censés la mener ». Pour lui « Beaucoup de pierres n’ont pas été retournées… Beaucoup, beaucoup de pierres ». Joignant le geste à la parole, il a remis au président un dossier contenant « une liste de vingt scandales qui coûtent des milliards de shillings au Kenya ».
En juillet 2004, il avait déjà reproché à certains « gloutons » de « vomir sur les chaussures des bailleurs de fonds » : une affirmation qu’il juge aujourd’hui « inexcusablement polie au regard de ce qui se passe ». Après avoir promis un « plan Marshall » pour l’Afrique, le Royaume-Uni essaie-t-il de faire comprendre qu’il y aura un revers à la médaille ?
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