Dans les coulisses d’Abuja

Publié le 6 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Sponsoring. Le français Peugeot et le japonais Toyota ont officiellement sponsorisé le quatrième sommet de l’UA. Les deux constructeurs automobiles ont fourni aux délégations la majorité des véhicules qui ont facilité leurs déplacements. Les chefs d’État ont bénéficié, eux, des inévitables limousines Mercedes.

Priorité. Hormis une présence à Alger en 1999, l’Égyptien Hosni Moubarak boude les sommets africains depuis celui d’Addis-Abeba, en 1995, où il a essuyé une tentative d’assassinat. Mais pour défendre les chances de son pays, sur les rangs pour obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, le raïs s’est rendu à Abuja. Un déplacement qui ne lui a pas fait perdre le sens des priorités de sa diplomatie. Juste avant la cérémonie d’ouverture, il s’est isolé pour passer un coup de fil à… Iyad Allaoui afin de s’enquérir de la situation en Irak, le jour des élections.

la suite après cette publicité

Hommages à Njuma. Le président namibien, qui ne peut briguer un nouveau mandat, s’apprête à passer la main. Abuja a donc été son dernier sommet. Ses pairs lui ont rendu un émouvant hommage, insistant sur son parcours d’inlassable militant de la cause africaine et sa lutte contre l’apartheid.

Une campagne efficace. Jayen Cuttaree, chef de la diplomatie mauricienne, a réussi un double pari. Non seulement il a obtenu que les chefs d’État entérinent sa candidature au poste de président de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mais il les a convaincus de la nécessité pour l’Afrique de s’impliquer dans cette course, tout comme l’Europe se mobilise pour son rival, le Français Pascal Lamy. Ce double succès, il le doit en partie à l’efficacité de Vijay Makhan, ancien secrétaire général adjoint de l’OUA en charge des affaires économiques. Ce dernier a fait jouer son carnet d’adresses pour lui obtenir des rendez-vous auprès des chefs de délégation.

Présents et absents. Abuja n’a pas battu le record de participation. En tout et pour tout, une vingtaine de chefs d’État ont jugé nécessaire de faire le déplacement. Outre les absents habituels (Paul Biya, Ould Taya, Zine el-Abidine Ben Ali, Lansana Conté), on a relevé quelques défections surprenantes, comme celle du Sahraoui Mohamed Abdelaziz. C’est le premier sommet africain où la RASD était représentée par son ministre des Affaires étrangères, Mustapha Ould Salek.

Allez le bleu ! Un chef d’État a fait ses premières armes à l’occasion du quatrième sommet de l’UA. Il s’agit du Somalien Abdallah Ahmed Youssouf qui participait à son premier conclave continental.

la suite après cette publicité

Indifférence populaire. Le sommet n’a en rien dérangé les habitants de la capitale fédérale dans leur vie quotidienne. Les larges boulevards d’Asokoro, quartier huppé d’Abuja, n’ont pas été fermés à la circulation. Hôtels et autres sites d’hébergement des délégations sont restés ouverts à leurs clients habituels. Pas de désagrément particulier, donc. Mais pas d’enthousiasme, non plus. Ni accueil populaire ni folklore. La presse locale a préféré accorder ses unes à l’actualité, et la télévision n’a pas jugé utile de bouleverser sa grille.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires