Abdelaziz Belkhadem

Ministre des Affaires étrangères et secrétaire général du Front de libération nationale.

Publié le 6 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Au sein du gouvernement algérien, Abdelaziz Belkhadem fait un peu figure de moine bénédictin : cet homme pieux est un ministre dévoué à sa tâche et d’une fidélité à toute épreuve à l’égard du président. Visage poupin mangé par une barbe poivre et sel soigneusement taillée, ce sexagénaire – il est né en 1945 à Laghouat, dans le Sud – n’a jamais fait carrière dans la diplomatie. C’est donc avec un grand étonnement que sa nomination comme ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, en août 2000, a été accueillie par la presse et la classe politique. Certains se sont même offusqués que Bouteflika le « moderniste » choisisse Belkhadem l’« islamiste » pour représenter le pays à l’extérieur.

Bouteflika laisse jaser et se garde de répondre aux critiques et aux attaques. Belkhadem en fait autant. Lorsque, en octobre 2003, l’ancien ministre de la défense Khaled Nezzar l’accuse ouvertement d’être responsable de la mort d’un haut fonctionnaire des Affaires étrangères au début des années 1990, Abdelaziz Belkhadem fait le dos rond.
L’heure de gloire de cet ancien instituteur de langue arabe qui maîtrise parfaitement le français lorsqu’il s’adresse à des interlocuteurs étrangers sonne le 3 octobre 1990. À l’âge de 42 ans, il succède à Rabah Bitat au poste de président de l’Assemblée populaire nationale. Il n’y fera pas de vieux os, car, une année et deux mois plus tard, le président Chadli Bendjedid dissout l’Assemblée suite au raz-de-marée du FIS lors des élections législatives du 26 décembre 1991. Très proche de la mouvance islamiste, Abdelaziz Belkhadem prend ses distances avec le gouvernement au milieu des années 1990 pour se mettre, lui et son parti, le FLN, au service de la « réconciliation nationale ». Quand il ne réside pas à Alger, il effectue de fréquents séjours dans les pays du Golfe où il dispose de nombreuses amitiés parmi les princes et les dignitaires arabes.

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Longtemps en désaccord avec le pouvoir, dont il refusait de cautionner la politique du « tout sécuritaire » contre les islamistes, Belkhadem signe son retour en 1999 en appuyant la candidature de Bouteflika à la présidence de la République. Cette fidélité au chef de l’État lui vaut non seulement le poste de ministre des Affaires étrangères, mais elle débouche aujourd’hui sur sa désignation à la tête du FLN. Une consécration.

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