Un gouvernement illégitime

Publié le 6 janvier 2008 Lecture : 1 minute.

La désintégration du Kenya serait une catastrophe. On n’en est pas encore là, mais le danger existe. Certains redoutent une guerre civile, comme naguère en Côte d’Ivoire, l’ex-colonie modèle de la France, dont la situation est assez comparable. Dans cette hypothèse, le Kenya cesserait d’être une terre d’asile pour les réfugiés et pourrait même connaître une émigration massive.
Il n’y a pas de réponses faciles pour arrêter la violence et réconcilier les factions rivales. Sans pression extérieure, Kibaki et Odinga ne feront rien pour arranger les choses, l’un et l’autre étant convaincus de leur bon droit. Il faut les amener à se rencontrer, ne serait-ce que pour mettre un terme aux exactions de part et d’autre.
L’Union africaine devrait sans nul doute faire un effort en ce sens, mais la plupart des dirigeants africains ont truqué les élections aussi manifestement qu’au Kenya : il leur manque l’autorité morale. Ils doivent agir de concert avec les États-Unis, le Royaume-Uni et leurs partenaires de l’Union européenne. Il faut exercer une pression sur les deux camps pour faire annuler les élections et mettre en place un gouvernement d’unité nationale, en attendant un prochain scrutin.
On doit clairement dire à Kibaki que son gouvernement est illégal. S’il refuse de l’admettre, les puissances occidentales doivent suspendre leur aide économique, utiliser l’argent pour organiser un secours d’urgence et soutenir une intervention plus musclée de l’UA. Il faut refuser des visas non seulement aux dirigeants corrompus, mais aussi à Kibaki et à ses amis.
S’il s’avère qu’Odinga et ses proches conseillers encouragent la violence, il faut leur appliquer le même traitement. Quoi qu’il arrive, il faut se préparer au pire, tout en priant ardemment pour que les deux camps finissent par entendre raison.

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