Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 5 décembre 2004 Lecture : 5 minutes.

Congo : sortir du « jeu politicien »
Dans J.A.I. n° 2285, Cheikh Yérim Seck évoquait l’absence d’une opposition structurée ainsi que l’insécurité créée par les ex-rebelles Ninjas du pasteur Ntoumi dans la région du Pool. Il a décrit une situation réelle dont les Congolais sont las. Peuvent-ils sortir de cette situation en fondant leurs espoirs sur la seule classe politique ? Ils ne peuvent se contenter d’être de simples spectateurs. La société civile doit se structurer et s’organiser pour peser de manière responsable, en tant que contre-pouvoir, sur les décisions des gouvernants. C’est un formidable défi pour tout le monde, gouvernants et
gouvernés, dans un pays engagé sur la voie de la démocratie depuis la conférence nationale de 1991.

« Casque sexe »
Les groupes armés tels que les Interahamwes rwandais, l’Armée patriotique rwandaise, les
rebelles du RDC-Goma et du MLC, les May-May et l’armée gouvernementale ont tous commis des abus sexuels sur la population civile. Les membres du personnel de l’ONU sont venus compléter la série. Nous avons eu le malheur d’être colonisés et pillés pendant plus d’un demi-siècle par la Belgique. Tous ceux qui viennent nous aider contribuent de plus en plus à notre malheur et tous ceux qui sont passés par le pouvoir ont travaillé pour leurs
propres ventres au détriment du peuple congolais. La reconnaissance par Kofi Annan des abus sexuels de ceux qui sont censés maintenir la paix en RD Congo ne suffit pas. Le tribunal international devra, sans tarder, examiner les délits et sanctionner sévèrement
les coupables, c’est-à-dire les groupes armés cités plus haut, le gouvernement et l’ONU.

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Et Arafat ?
Je suis très triste que J.A.I n’ait pas consacré un numéro spécial à la vie de Yasser Arafat, son combat et son uvre.
Réponse : Comme vous avez pu le constater, nous avons publié des articles dans chacun des numéros qui ont suivi la mort du président palestinien, le 11 novembre. Et, comme vous le verrez, ce n’est pas fini.

Pied de nez
Voilà quatre ans que vous et d’autres journalistes critiquez sans relâche George W. Bush.
Pas un édito de votre journal qui ne le critique : sa façon de parler, de marcher, d’agir, sa famille… Vous encensez les livres médisants à l’égard du président américain. Puis-je vous rappeler que ce qui est excessif est insignifiant ? J’ai constaté que quelques lecteurs africains pensent comme moi et je les salue ! Vous avez misé sur John Kerry, vous avez perdu.

Francophonie de la honte
« La Francophonie, espace solidaire pour un développement durable ». Ce thème retenu pour le sommet de la Francophonie de Ouagadougou est une véritable insulte. Comment oser parler de solidarité alors qu’on refuse massivement de délivrer des visas ? Y a-t-il
solidarité quand des milliers d’Africains francophones sont contraints à la clandestinité et à l’humiliation avec des lois discriminatoires sur la délivrance des cartes de séjour comme la circulaire Sarkozy qui a modifié celle de Chevènement ? Pour quelle raison un étranger en situation irrégulière marié à un Français a-t-il immédiatement droit à une carte de séjour alors que pour deux Africains francophones qui se rencontrent et se marient en France il leur faut attendre cinq ans (si l’un des conjoints n’a pas de titre
de séjour). Est-ce cela, la solidarité francophone ? N’est-il pas temps que la France, qui donne des leçons de droits de l’homme, se regarde dans un miroir ?

Drôle de jeu américain
Je souhaiterais apporter quelques éclairages sur le rôle joué par les États-Unis dans le
golfe de Guinée. Les Américains préparent le contrôle de toute la zone pétrolière. Ils suscitent des désordres pour proposer leur intervention. Ils encouragent les antagonismes
Nord-Sud, islam-chrétienté. Ils utilisent des missionnaires baptistes pour agiter l’opinion. Ils ont pris le contrôle de São Tomé pour y installer un nouveau Guantánamo,
sans que cela préoccupe aucun gouvernement africain ni aucune instance panafricaine. Inutile de chercher qui agite l’Afrique

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Hommage à Cheikh Zayed
Nous sommes des grands lecteurs de J.A.I. mais nous sommes frustrés par la situation géographique de notre pays, le Burkina Faso, et de notre province, le Dori, située entre le Niger, le Mali et Ouagadougou. Nous recevons les journaux difficilement et toujours en retard. Nous souhaitons cependant adresser à la famille de notre frère musulman Cheikh Zayed Ibn Sultan al-Nahyane toutes nos condoléances. Depuis sa mort, notre groupe (nous
sommes des jeunes étudiants de Dori) est en deuil, et chaque vendredi nous organisons une
prière pour lui. Même si nous ne le connaissions que grâce à des journaux comme Jeune Afrique, il était une force pour l’islam.

Que nous réserve Kadhafi ?
C’est avec la bénédiction de Kadhafi qu’au milieu des années 1990 les Subsahariens ont
afflué vers la Libye, un pays qui représentait à la fois un nouvel eldorado et un lieu de transit pour ceux qui veulent passer en Europe. « L’Afrique aux Africains » proclamait
alors le chantre du panafricanisme qui rêvait d’une libre circulation des personnes et
des biens à travers toute l’Afrique. Depuis le début du rapprochement avec l’Union européenne, c’est une politique inverse que prône le « Guide ». On peut se demander ce
qu’il nous réserve pour l’avenir

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Barbarie en Algérie
À peine sortie défaite des guerres d’Indochine, l’armée française a pratiqué l’inacceptable, la torture et la barbarie pour pacifier les djebels. Certains, appelés, rappelés et cadres réservistes auxquels se sont joints quelques professionnels, ont refusé ces « procédés spéciaux ». Mon père, alors officier supérieur, était l’un d’eux. Pour avoir empêché l’aboutissement de l’aventure OAS, il a été malmené par la suite au
sein de l’armée. Les valeurs humanistes ont été violées et il aura fallu attendre quarante ans pour que soient reconnus ces actes barbares qu’on a encouragés ou laissés
faire.

Pourquoi un si mauvais papier ?
C’est avec beaucoup de plaisir que je lis Jeune Afrique/l’intelligent. Mais ce qui gâche un peu mon plaisir de lectrice, c’est la très mauvaise qualité du papier que vous persistez à utiliser. En espérant que cette lettre ne vous vexera pas, mais au contraire vous aidera à savoir ce que les lecteurs pensent.
Réponse : Il ne faut pas confondre la qualité d’un papier et ce qu’on appelle son grammage. Comme vous le savez, J.A.I. est acheminé en Afrique par voie aérienne. Les frais de transport sont donc une charge considérable. Réduire le poids du papier est une nécessité, à laquelle d’ailleurs se plient plusieurs de nos confrères.

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