Un seul thème : le non-alignement
Publié le 5 décembre 2004 Lecture : 2 minutes.
Trois hommes sont venus à Paris : un roi, un chef de gouvernement, un ministre des Affaires étrangères. Tous trois sont arabes.
Le roi Hussein incarne peut-être un régime plus traditionaliste que celui des États voisins, mais il est aussi l’homme qui a surmonté une série de crises intérieures : par là, il est devenu l’un des piliers les plus solides du Proche-Orient, quoi que l’on pense de son règne. Du point de vue français, il est l’un des garants du statu quo au Proche-Orient et Paris a toujours été favorable à la stabilité des frontières. Mais, du point de vue arabe, la Jordanie est l’un des pays qui sont le plus directement affrontés au voisinage d’Israël.
La question était donc posée : les relations militaires assez étroites de la France et de l’État sioniste étaient-elles ou non incompatibles avec l’établissement de relations semblables avec un États arabe ? La réponse est venue, limitée mais significative. […] Des négociations vont commencer sur l’achat de matériels militaires par la Jordanie.
Beaucoup plus discrète était la visite à l’Élysée du général Amin Hafez, chef du gouvernement syrien. […] La France est en effet le seul pays occidental qui n’ait jamais cessé de souhaiter le maintien de l’indépendance syrienne : il savait donc qu’il serait bien reçu. […] Déjà, il y a trois mois, une importante délégation française s’était rendue en Syrie pour explorer toutes les possibilités d’échanges amicaux. L’entrevue Hafez-de Gaulle a parachevé l’effort entrepris : la France va devenir, à terme, le premier fournisseur de la Syrie.
Avec la visite de M. Fawzy, ministre égyptien des Affaires étrangères, on revenait de loin. Depuis l’établissement des relations diplomatiques entre Paris et le Caire, on a fait peu de progrès. […] Pourtant, une amélioration est en cours. Mais, surtout, la politique étrangère gaulliste, très proche du non-alignement, séduit beaucoup la RAU, où l’on est sensible à la volonté française de garder de bonnes relations avec l’Algérie de Ben Bella.
Un pas en avant a été fait vers un rapprochement entre la France et l’ensemble des pays neutralistes. Ce rapprochement était en cours depuis deux ans. Il concerne maintenant les pays arabes.
