Où est le problème ?

Publié le 5 décembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Le mot « ivoirité » ne figure dans aucun texte de Côte d’Ivoire. Bien souvent, on l’explique par l’article 35 de la Constitution. Celle-ci a été votée à 86 % par les Ivoiriens en juillet 2000. Alassane Dramane Ouattara, qui la combat actuellement, a appelé à voter oui. Tous les partis politiques de Côte d’Ivoire (y compris le RDR) ont appelé à voter oui. Où est donc le problème qui pousse aujourd’hui les gens à faire la
guerre ? De quoi Gbagbo est-il coupable ? L’article 35 dit simplement que pour être candidat à la présidence de la République il faut être de père et de mère ivoiriens. Pourquoi un Ivoirien doit-il faire la guerre parce qu’on veut que son président ait des parents ivoiriens ?
Pour modifier l’article, des dispositions sont prévues: le référendum. C’est ce que veut appliquer Gbagbo. Simplement! Pourquoi refuse-t-on ? Quant à l’argument d’absence de démocratie que brandissent les rebelles, il n’est pas sérieux. Gbagbo a été élu démocratiquement. Si Ouattara et Bédié n’ont pas pu concourir, ce n’est pas la faute de Gbagbo, qui n’était pas alors au pouvoir. Enfin, il n’y a pas de problème d’ethnie ni de
religion en Côte d’Ivoire. Qui connaît ce pays sait qu’il y a une entente parfaite entre toutes les communautés. Dans chaque ville et chaque village du Sud, nos frères du Nord ont un quartier appelé « dioulabougon » ou « dioulakro ». Sur les cinq grandes institutions de la République, trois sont dirigées par des nordistes : Mamadou Koulibaly pour l’Assemblée nationale, Laurent Dona Fologo pour le Conseil économique et social et Yssouf Koné pour la Grande Chancellerie. Et ce depuis l’accession de Gbagbo au pouvoir. Depuis la guerre, un autre nordiste dirige la primature : Seydou Diarra. Où est la marginalisation ?
Gbagbo est vu comme atypique par rapport aux autres présidents qui sont obligés de faire la courbette aux puissances occidentales pour se maintenir au pouvoir contre l’avis de leur peuple. Comment comprendre qu’il soit encore au pouvoir malgré la haine que lui voue Chirac ? C’est parce qu’il est aimé de son peuple et aussi de son armée. Quel que soit le candidat en face, s’il y a une élection aujourd’hui, Gbagbo passe haut la main au premier tour. Que mes « frères » rebelles transforment leur mouvement en un parti politique et qu’ils sollicitent donc le suffrage du peuple.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires