Les Africains du congrès

Publié le 5 décembre 2004 Lecture : 3 minutes.

Ils étaient des milliers à assister à l’intronisation de Nicolas Sarkozy comme président de l’UMP (Union pour un mouvement populaire), en ce dimanche 28 novembre au Bourget. Pour l’ancien ministre des Finances, élu avec 85,1 % des suffrages, plus qu’un triomphe, ce fut un sacre. « Vous êtes plus de 40 000 cet après-midi », lance-t-il à une salle en effervescence.
Dans le public, six cents invités étrangers l’écoutent avec attention. Des ambassadeurs
(dont vingt-cinq africains), mais aussi des responsables politiques des quatre continents venus avec leur délégation. Les premiers rangs ont été réservés à une vingtaine de chefs de gouvernement étrangers. C’est dans ce carré VIP, aux côtés de Bernadette Chirac, de Cécilia Sarkozy, l’épouse du nouveau chef de l’UMP, et de membres du gouvernement français, qu’ils assistent à cette gigantesque fête républicaine. Tout près de la tribune, on reconnaît une douzaine de responsables politiques africains. Parmi eux, deux Premiers ministres en exercice, le Sénégalais Macky Sall et le Togolais Koffi Sama, ainsi que Sidya Touré, l’ancien Premier ministre guinéen. On note aussi la présence de Mustapha Mechahouri, ministre marocain du Commerce extérieur, de Rajemison Rakotomaharo, président du Sénat malgache, d’Abdessalem Bouchouareb, secrétaire général adjoint du Rassemblement
national démocratique algérien (RND), de Boullah Ould Mogueya, secrétaire général du PRDS (Parti républicain, démocrate et social, au pouvoir) de Mauritanie, de la Sénégalaise Aminata Tall, ministre d’État des Collectivités nationales, des Maliens Ousmane Thiam
et Djibril Tangara, respectivement ministres chargés des Investissements privés et du Développement social, et de Hamadjouda Adjoudji, ministre camerounais de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales.
Des représentants de partis politiques gabonais, ghanéens et burkinabè avaient également répondu à l’invitation. La Côte d’Ivoire était représentée par Lambert Kouassi Konan, du PDCI, Albert Mabri Toikeusse, de l’UDPCI, et Amadou Gon Coulibaly, du RDR.
« Il était normal, naturel, que le continent africain assiste à la fête », souligne, ravi, Pascal Drouhaud, directeur des relations internationales de l’UMP. Sur quels
« critères » tous ces partis ont-ils été sélectionnés ? L’UMP se serait-elle référée à la liste des membres de l’Internationale libérale ? « Non, affirme Drouhaud, mais il est évident que nous avons, depuis deux ans, des relations avec les forces politiques du continent. » Pas de critères, mais une évidente convergence politique.
Parmi les pays africains invités, les délégations sénégalaise et malgache étaient, de loin, les plus importantes. « Les responsables politiques ont composé eux-mêmes leurs délégations. Nous leur avons simplement dit : Vous êtes invités, vous êtes les bienvenus », explique Pascal Drouhaud. S’il évoque les liens traditionnels qui unissent la France et le Sénégal, il admet cependant qu’une « relation personnelle forte existe entre Wade et Sarkozy ». Pour Madagascar, là encore, des liens privilégiés sont évoqués. Ne serait-ce que parce qu’on y trouve la première communauté de Français du continent et de l’océan Indien (25 000 ressortissants). Et parce que, dans le cadre de son activité
internationale, l’UMP participe, à la demande du pays, à la formation des cadres de plusieurs partis malgaches.
L’UMP a joué son rôle d’hôte. « Nous avons pris en charge l’hébergement des invités, en tout cas de ceux qui le souhaitaient. Le Sénégal, pour nous décharger de la logistique, a préféré s’occuper lui-même de l’intendance de sa délégation », poursuit Drouhaud. Logés au Sofitel Champs-Élysées ou au Méridien Étoile, les responsables politiques africains ont par ailleurs été conviés, la veille du congrès, à la réception donnée par Christian Poncelet, le président du Sénat. Avant de participer à une bonne douzaine de forums de discussion.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires