Dans les filets de Pékin

Publié le 5 décembre 2004 Lecture : 1 minute.

La Chine réussira-t-elle à faire accepter par Taiwan via l’économie ce qu’elle n’est jamais parvenue à lui faire accepter via la politique et la menace militaire ? La réunification, inenvisageable sans une profonde évolution des mentalités des dirigeants de l’île animés de velléités indépendantistes, n’est certainement pas pour demain. Mais chaque jour qui passe la rend un peu plus inévitable à terme. L’empire du Milieu resserre son étreinte sur son voisin en attirant dans ses filets son commerce et ses investissements.
La Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’île en 2003, devant les États-Unis. Le stock d’investissements directs étrangers de Taiwan en Chine est de 100 milliards de dollars, soit un tiers de son Produit intérieur brut. L’implantation de ses entreprises a débuté au début des années 1990. À l’origine, ces sociétés souhaitaient utiliser la main-d’oeuvre bon marché du pays pour fabriquer des ordinateurs et des chaussures destinés à être réexportés vers les pays en développement. Mais aujourd’hui, la moitié des investissements taiwanais sont consacrés à la production d’articles répondant aux besoins domestiques des Chinois.
Pékin, fort de ses arguments économiques, a changé sa stratégie et privilégie dorénavant le dialogue avec Taipeh. La menace d’une annexion n’est plus d’actualité. Là encore, les politiques chinois préfèrent faire parler les chiffres, accumulant l’armement pour faire valoir leur suprématie. En fin de compte, la stratégie de Pékin est très occidentale, voire américaine : ne jamais relâcher la pression militaire et financière.

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