Réchauffement : qui va payer ?

Publié le 5 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Un rapport de 700 pages trône sur la table de la délégation britannique à la conférence sur le réchauffement climatique, organisée par l’ONU du 6 au 17 novembre à Nairobi, au Kenya. Dans cet ouvrage, sir Nicholas Stern, ancien haut responsable de la Banque mondiale, évalue à 5 500 milliards d’euros le coût de la pollution en 2100 si rien n’est fait pour la combattre efficacement. Pour parvenir à ce montant astronomique – un sixième du PIB actuel de la planète -, il a calculé les conséquences économiques d’une élévation de la température moyenne de la planète de trois degrés dans le siècle. Mais il est possible, poursuit-il, d’enrayer le phénomène dès maintenant en consacrant « seulement » 1 % du PIB mondial par an à la lutte contre l’effet de serre.
Reste à savoir qui va mettre la main à la poche. Il est communément admis que les pays riches doivent payer plus que les pauvres. Il peut aussi sembler évident que celui qui pollue le plus soit celui qui paie le plus. Chaque seconde, les États-Unis émettent 200 tonnes de CO2 (gaz responsable de l’effet de serre et de sa conséquence, le réchauffement climatique), quand la France en rejette 15 tonnes et la Somalie 1 kilo ! Hélas, ce n’est pas aussi simple, les riches se renvoient sans arrêt les responsabilités. C’est pourquoi il est nécessaire de réunir, pour la douzième fois depuis 1992, près de deux cents chefs d’État et de gouvernement afin de tenter de parvenir à un accord. Cette fois, le Premier ministre britannique peut s’appuyer sur le rapport Stern, qu’il a lui-même commandé, pour dire : « Voilà combien ça coûte. » Mais il peut tout aussi bien dire aussitôt : « Je n’ai rien à payer. » Il est en effet l’un des rares à avoir réduit les émissions de CO2 dans son pays, où elles ont baissé de 14,3 % par rapport à 1990. Dans le même temps, elles ont augmenté dans d’autres pays qui, eux non plus, ne veulent pas payer : 16 % aux États-Unis, 26 % au Canada, 25 % en Australie, 49 % en Espagne Mais pas du tout en Somalie, alors que les habitants de ce pays, comme la plupart des Africains, sont ceux qui souffriront le plus du réchauffement climatique, du manque d’eau potable, de la pénurie de nourriture, des inondations et du déplacement des populations du fait de la hausse du niveau des océans. Eux, ils paieront de leur personne, voilà tout.

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