Le leurre de Pyongyang
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Le 9 octobre 2006 restera comme une date historique. Non pas parce que la Corée du Nord serait devenue la neuvième puissance nucléaire mondiale. Mais parce que l’Asie a pris son indépendance géostratégique à l’égard de l’Occident. Ce pays-prison ne survit que parce que ses deux principaux partenaires commerciaux, la Chine et la Corée du Sud, ont eu intérêt à sa survie. La Chine, pour faire peur au Japon et éviter que l’ouverture des frontières coréennes ne conduise les populations du Nord à traverser en masse le fleuve Tumen. La Corée du Sud, pour éviter qu’une réunification trop brutale ne remette en question son dixième rang économique mondial, si chèrement acquis.
Quand la Chine et la Corée du Sud le décideront, le régime du Nord s’effondrera, comme se sont effondrées avant lui d’autres dictatures animées de velléités nucléaires, en Afrique du Sud et au Brésil. Pékin et Séoul le voudront très bientôt, pour éviter que le Japon ne prenne prétexte de la nucléarisation de la Corée du Nord pour se doter, lui aussi, de l’arme nucléaire. Alors, comme à trois autres reprises dans les trois derniers siècles, la Chine assurera l’indépendance de la Corée réunifiée sans l’envahir. Les deux pays se réconcilieront avec le Japon. Ensemble, les trois puissances de l’Extrême-Orient se débarrasseront ensuite des bases américaines, comme les Américains se sont débarrassés de la présence européenne en Amérique latine au XIXe siècle.
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