Pluralisme en trompe l’il
Le 4 octobre, le président des Maldives devait affronter sept candidats lors du premier scrutin présidentiel pluraliste de l’histoire de l’archipel, indépendant depuis 1965. Élu pour la première fois en 1978, Maumoon Abdul Gayoom, 70 ans, est abonné aux scores quasi plébiscitaires : en 2003, il avait remporté 90,28 % des suffrages ! Bien entendu, une démocratisation n’a été engagée l’an dernier que sous la pression de la communauté internationale. Mais le vieil autocrate n’a guère de souci à se faire pour sa réélection.
Étudiant en droit islamique, au Caire, dans les années 1960, Gayoom passe aux yeux de la majorité des 300 000 Maldiviens pour le grand artisan du décollage économique. Grâce à la pêche et au tourisme, les deux moteurs de la croissance, le PIB par habitant de l’archipel – 2 500 dollars – est relativement élevé par rapport à ceux de ses voisins.
Tout à la fois chef de l’État, chef du gouvernement et commandant en chef des armées, ce dixième rejeton d’une fratrie de vingt-cinq enfants détient le record asiatique de longévité au pouvoir (abstraction faite des monarchies héréditaires). Ayant placé des proches à la tête des trois quotidiens nationaux, il dirige la République islamique d’une main de fer. En août 2004, il réprima violemment des manifestations de soutien au Parti démocratique maldivien. Lequel devrait être son principal adversaire le 4 octobre.
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