Olmert se rend à l’évidence

Trois mois avant son départ, le Premier ministre israélien démissionnaire plaide pour un retrait de la quasi-totalité des territoires occupés.

Publié le 5 octobre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Israël doit se retirer de la quasi-totalité des territoires conquis il y a plus de quarante ans, rendre Jérusalem-Est aux Palestiniens et restituer le plateau du Golan à la Syrie », a déclaré Ehoud Olmert au quotidien Yediot Aharonot dans une interview parue le 7 octobre. Jamais un chef de gouvernement israélien en exercice n’avait lancé un appel aussi explicite en faveur de l’abandon de territoires considérés comme vitaux par nombre de ses concitoyens, tant d’un point de vue stratégique que spirituel.
Plus de 450 000 colons juifs vivent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, tandis que 20 000 autres résident sur le plateau du Golan. Et la plupart sont farouchement opposés à l’abandon de leurs colonies, pourtant illégales du point de vue du droit international. D’autant que les gouvernements israéliens successifs – dont celui d’Olmert – se sont montrés non seulement peu disposés à les en déloger, mais ont même favorisé l’extension des implantations. Olmert, qui reste Premier ministre par intérim jusqu’à la formation d’un nouveau cabinet, a ajouté qu’il n’y avait pas de temps à perdre : « Nous avons une opportunité limitée dans le temps qui pourrait nous permettre de faire un pas historique dans nos relations avec les Palestiniens et les Syriens. Nous devons arriver à un accord qui doit déboucher, en pratique, sur un retrait de la quasi-totalité des territoires occupés, sinon de tous. Peut-être serons-nous contraints d’en conserver une partie, mais nous devrons alors leur en céder l’équivalent, sans quoi il n’y aura pas de paix. »
Bien qu’Olmert ne soit plus qu’un Premier ministre par défaut, il a jusqu’au début de 2009 pour conclure un accord avec les dirigeants palestiniens et Damas, hypothèse improbable pour la plupart des analystes. Mais ses déclarations ont peut-être pour objectif de préparer l’opinion à la signature d’un accord de paix par son successeur. Pour lui, en tout cas, un tel texte doit inclure un retour de Jérusalem-Est dans le giron palestinien. « Quiconque veut garder à tout prix la totalité de la ville ferait automatiquement entrer 270 000 Arabes dans les frontières de l’État d’Israël [tous ceux qui vivent à Jérusalem-Est, NDLR]. Un tel scénario est voué à l’échec », affirme-t-il. Rendre le Golan – prix que la Syrie a fixé en échange de la paix – n’est pas sans danger, concède-t-il. Mais « ceux qui recherchent le risque zéro, a-t-il ironisé, n’ont qu’à partir vivre en Suisse ou en Islande ».

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