Le ton monte

Publié le 5 octobre 2008 Lecture : 1 minute.

La Syrie serait-elle en train de perdre sa réputation de havre de stabilité dans une région tourmentée ? Le 27 septembre, Damas a été le théâtre d’un attentat à la voiture piégée qui a fait 17 morts (dont un général de l’armée syrienne). Une attaque-kamikaze qui intervient quelques semaines après l’assassinat, dans des conditions obscures, d’un important dirigeant des moukhabarate, réputé proche de Bachar al-Assad. Et quelques mois après l’attentat à la voiture piégée qui a emporté, le 1er février 2008, Fouad Moughniyeh, chef militaire du Hezbollah, dans le même quartier de Damas.
Les autorités assurent que le kamikaze et son véhicule ont pénétré sur le territoire syrien via un pays arabe voisin, sans préciser s’il s’agit de la Jordanie, de l’Irak ou du Liban. Quelques heures plus tard, Bachar affirme que la région du Nord-Liban, réputée servir de base de repli aux djihadistes arabes proches d’Al-Qaïda, constitue une menace pour la sécurité intérieure de la Syrie. Tollé au pays du Cèdre. Saad Hariri, chef de file de la majorité libanaise, dénonce les déclarations de Bachar al-Assad et y voit les prémices d’une intervention militaire syrienne au Nord-Liban, qui est l’un de ses fiefs électoraux. Samir Geagea, leader chrétien antisyrien, est encore plus explicite : « Nos voisins voudraient imiter l’armée turque, qui intervient dans le Kurdistan irakien au prétexte de lutter contre les indépendantistes du PKK. Mais Tripoli n’est ni Kandahar ni le Waziristan. » Peu après la déclaration de Bachar al-Assad, un attentat vise, dans le Nord-Liban, un camion de l’armée libanaise. L’attaque n’a pas été revendiquée, mais tout indique qu’elle est le fait de Fatah al-Islam, une organisation djihadiste soutenue, semble-t-il, par la Syrie.

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